30 mai 2010

Laché « lousse » dans les machines à boules

Aussi loin que je me souvienne, nous allions passer nos étés, ou une grande partie de celles-çi au bord de la mer, au début à Hampton Beach, New Hampshire, ensuite à York Beach, Maine.

Au début, à Hampton, nous habitions dans un « trailer park », dans une roulotte louée pour la période où nous y étions. Le proprio habitait sur le même « trailer park », mais dans une immense ( pour l’époque ) maison mobile. Il avait quelques enfants de notre âge. Nous n’étions pas amis mais compagnons de jeu. Et notre anglais était limité, leur français, inexistant. ( Je me souviens que dans ce temps là, le dollar canadien valait plus que le dollar américain )

Nous étions à quelques rues de la plage et nous y passions nos journées. L’eau était froide, mais nous ne savions pas alors qu’il existait de la mer « à eau chaude ».

Quand il y avait de la pluie, c’était la fête.

Pourquoi?. À Hampton Beach, face à la plage, il y a un building avec un trottoir couvert et de nombreuses boutiques, dont un casino. Dans le sens de hall plein de « machine à boules » et autres machines à sous. Et ce casino appartenait au propriétaire de notre maison. Alors, les jours de pluie, on entrait dans le casino et il nous remettait une poche remplie de pièces de 5 cents ( c’était le prix à l’époque ). On jouait tant qu’il pleuvait.

Pour les plus jeunes qui ne savent pas ce qu’est une « machine à boules », c’est comme si dans la maison il y avait toutes les consoles, WII, PS2, PS3, Xbox, Nintendo, et en plusieurs exemplaires. Jamais d’attente pour jouer. Le bonheur, les jours de pluie !!!

Et pour ajouter à notre bonheur, notre propriétaire était aussi propriétaire d'un parc d'attractions, genre Parc Belmont à Montréal, à Salisbury Beach, quelques milles au sud, dans l'état du Massachusetts.

Quelques fois durant l'été, il nous y amenait pour la journée. Il y avait là des montagnes russes faites en bois. Un jour, quand le parc a fermé, ils ont filmé la destruction des ces montagnes russes pour un film d'action, en 1976 si je me souviens bien. Je ne me souviens pas, hélas, de quel film il s'agit.

28 mai 2010

Ma compagnie d’assurance veut que je me trouve une femme

Suite au décès de Denise, mon courtier d'assurance m'a téléphoné pour ajuster les données de mon dossier d'assurance pour la maison et la voiture.

Je suis assuré avec le même courtier depuis plus de vingt cinq ans et il semble que tous mes renseignements ne sont pas à jour. Alors, on passe au travers du questionnaire pour la maison, valeur de reconstruction, valeur du contenu, responsabilité civile, etc. Tout est ajusté et finalement, ma couverture est correcte et ma prime est à peu près la même.

On passe à la voiture. Encore là, aucun changement dans la couverture. Mais...

Comme il n'y a plus de conducteur féminin dans la maison, ma prime augmentera de 60 $ par année. Ça doit s'expliquer par les indications vocales automatiques de la passgère féminine: "Attention au Stop, fais attention au piéton, ne suis pas de trop près, est-tu trop fatigué pour conduire ? ...." et toutes ces autres indications vocales venant du siège du passager, ou plutôt de la passagère.

Alors, si j'ai une autre femme dans ma vie, je sauverai 60 $ par année !!!

27 mai 2010

Mon mariage a été " arrangé " par mon père.

Au début janvier 1965, quelques jours après mon accident de voiture raconté précédemment, toute la famille skie au centre de ski Belle-Neige. Lors d'une remontée en T-Bar, mon père rencontre une jeune fille de vingt ans, qui elle aussi skie avec une passe de saison. Ils parlent de tout et de rien et finalement elle apprend que les gens " morts " dans l'accident sont ses 5 enfants.

Plus tard dans la journée, sur la pente ou dans le resto, Denise me croise alors que je suis avec mon père. Il me la présente et nous avons commencé à parler. Dans les jours qui ont suivi, on a skié de plus en plus souvent ensemble.

Éventuellement, on s'est retrouvé dans un " party " de la St-Valentin et ensuite on ne s'est plus quitté.

L'année suivante, on s'est marié, on fut heureux, on eut de nombreux enfants (2) et le cancer est venu la chercher après 45 ans de vie commune.

Les contes de fée ne se terminent pas tous pareils.

Ma femme m'a déjà vu mort.

On est à la fin décembre 1964. Mon frère Pierre fait partie de l'armée américaine. Il est dans le " Bérets Verts " et il est venu passer Noël chez nous à Ste-Agathe dans les Laurentides avec un ami Philippin, Tobi.

Son ami doit rentrer à la base dans quelques jours et nous allons le conduire à New York, à l'aéroport JFK. On planifie le déposer et revenir par Stowe, Vermont pour skier. Depuis plusieurs semaines, il manque de neige dans les Laurentides et on veut skier avant que Pierre ne retourne à son poste.

On quitte donc la maison avec la voiture neuve de la famille, une magnifique Chevrolet Biscayne rouge vin 4 portes, modèle 1965, avec un porte ski posé sur la malle arrière. Sur la 87, dans les montagnes au sud de Plattsburg, la tempête s'élève et il n'y voit rien. On roule à 30 milles à l'heure ( 50 km/hre ) sur l'autoroute. Comme on se doit d'être à JFK pour 09:00, on décide de ne pas s'arrêter et de continuer, lentement. On arrive à JFK vers 4 heures le matin, après plusieurs arrêts pour du café et de la bière. Je suis le seul à conduire car Pierre, en service au Vietnam, n'a pas vu de neige depuis plusieurs années et il n'ose pas prendre le volant.

On laisse Tobi à l'aéroport et, on décide de revenir vers Stowe. En remontant, on apprend qu'il pleut et on décide de revenir plutôt à Ste-Agathe, où il neige depuis notre départ. La route est maintenant dégagée et on arrive à la maison vers 13 :30. Comme il a neigé, on décide d'aller skier à notre centre de ski familial, Belle-Neige. Mon autre frère Jacque et mes deux sœurs sont à la maison et décident de nous accompagner. On place les skis sur le support et on retourne par la 117 vers Belle-Neige.

À Val-David, il n'y a ni feu de circulation, ni stop sur la 117. Il y a 3 voies, celle du centre étant utilisée pour les virages à gauche vers le village. Face à la rue du village, il y a une dépanneur en construction ( il y est encore ). De la cour de ce dépanneur, un autobus scolaire jaune sort sans faire de stop et s'engage sur la route. Je klaxonne en freinant. Le jeune conducteur, probablement habitué à une voiture, au lieu de s'arrêter, décide de passer de l'autre coté de la route. Un autobus scolaire c'est long. Je vire vers la gauche pour l'éviter par en avant. Un autobus scolaire, c'est long et c'est jaune. Je suis rentré dedans, dans le centre de l'autobus, qui s'est d'abord penché sur la voiture et à ensuite été projeté quelques pieds en avant. Notre voiture n'avait plus de toit, on était " écrapouti ". Le porte ski, avec les skis, s'est détaché et a été projeté loin, passé par-dessus l'autobus.

Mes deux frères et moi étions sur la banquette avant et mes deux petites sœurs étaient sur la banquette arrière. Évidemment. sous le choc, on a perdu conscience quelques minutes. En me réveillant, on m'a dit de me tourner la tête à droite pour qu'on casse la vitre. On a attaché le câble de la remorqueuse pour ouvrir la portière et m'extirper. On est en 1964 et, sur la banquette avant, on portait tous un ceinture de taille. Pas encore de baudrier. On me sort et je vois mes deux frères sur des civières prêts à partir en ambulance vers l'hôpital. Je reprends mes esprits et je réalise que mes deux petites sœurs devraient être là mais je ne les vois nulle part et on me dit qu'elles n'étaient pas là. Je panique. Je pense qu'elles sont mortes et qu'on veut me le cacher. Je quitte pour l'hôpital.

Au même moment, Denise, que je ne connaissait pas alors, était avec des amis patrouilleurs de ski et ils revenaient vers leur chalet. Ils se sont brièvement arrêtés sur la scène de l'accident et, constatant les dégâts, ils se sont dits " Ils sont tous morts, il n'y a rien à faire. Allons nous-en d'ici ". C'était ma première rencontre avec celle qui deviendrait mon épouse. Elle avait une très bonne opinion de moi.

La suite.

J'ai mon congé de l'hôpital. De bonne douleurs aux avant-bras car j'ai plié le volant. Mon frère Jacque, assis au centre est gardé sous observation pour la nuit et il n'a rien, sauf une petit commotion car sa tête a touché le tableau de bord. Pierre, assis à droite, a eu une petite coupure au visage. Et mes sœurs : très nerveuses après l'impact, elles n'avaient rien. Mais elles n'aimaient pas la situation et, elles ont vu un automobiliste qu'elles connaissaient et elles sont montées avec lui pour revenir immédiatement à la maison. Sans nous le dire car on était dans les vaps.

Pour terminer.

La voiture, les skis, les vêtements, tout a été remboursé par les assurances de la compagnie d'autobus. Si l'autobus avait été chargé de passagers, je n'écrirais rien aujourd'hui car Denise aurait alors eu raison, on serait tous morts.
Dans les jours qui suivent, j'ai eu deux petits accidents de voiture, une en reculant avec la Austin Sprite de Pierre, embuée, j'ai brisé un feu arrière. Et quelques jours plus tard, j'ai eu un accident avec la petite Ford Anglia, alors que ma mère nous a obligé d'aller à la messe de 5 heures. Un vieux monsieur m'a rentré dedans par en arrière alors que je virais à gauche. Si j'avais été plus alerte, je l'aurais évité, Et dans les quelques années suivantes, j'ai été très nerveux à chaque fois que je voyais un autobus scolaire, ou même une masse jaune venant de la gauche ou de la droite.
Depuis, je n'ai eu qu'un seul accident, en 1968, sur la 117, près de Shawbridge, autour d'un autobus scolaire, mais sans aucune faute de l'autobus. Ensuite, aucun accident, même pas d'accrochage.


Mon père examine la voiture le lendemain de l'accident.

26 mai 2010

La retraite à 45 ans

À partir de soixante ans, Denise trouvait qu’il y avait encore tant de choses à faire. Mais les petits soucis de santé nous empêchaient de tout réaliser ce que nous avions au programme.

Aussi, elle se disait qu’on aurait du prendre notre retraite à quarante-cinq ans, pour une période de quinze ans. On ferait un retour au travail à soixante ans, en pleine possession de nos moyens, physiques et mentaux, avec une expérience de vie améliorée.

Pendant ces années, on en aurait profité pour faire des voyages d’aventure, faire plus de sport sur semaine et plus à fond ( ski, raquette, patin, vélo, voile, kayak ).

L’employeur gagne des employés qui n’ont plus à se préoccuper des maladies des enfants, des problèmes d’école, du SPM, de la compétition hierarchique. Du personnel à son affaire, pas stressé. Le bonheur

L’employé a moins de stress, peut commander un salaire moindre, ses objectifs de retraite étant diminués. Son expérience, sa « zénitude » face à la vie le rend plus productif et aussi moins prompt à prendre de mauvaises décisions. Il a vu pleuvoir et il a une expérience de vie enrichie.

Comme la retraite « active » est déjà accomplie, il n’y a plus de date précise pour l’arrêt de travail. L’employé reste au travail tant que sa santé et sa volonté le lui permettent.

Tous ces "retraités en forme" qui consomment font tourner l'économie locale et internationale. Avec un tel système, les hôpitaux pourraient se vider. Il y aurait sans doute plus de bras et de jambes cassées, mais moins de maladies de coeur, d'Alzeihmer( Ils vont aller se perdre dans la nature ). Je ne sais pas pour le cancer, mais il vaut mieux en profiter avant qu'il nous attrape.

La façon de financer un tel projet est laissée à l’imagination du lecteur.

Pourquoi ces textes

J’ai été marié pendant près de quarante quatre ans. Après quelques rencontres adolescentes, Denise fut mon unique compagne de vie pendant plus de quarante cinq ans. Ce n’est déjà pas très banal aujourd’hui. Pour plusieurs, c’est une vie « platte », et c’est possiblement vrai. Mais dans cette vie « platte », il y eut de nombreux beaux moments, et des moments à retenir. J’ai donc voulu noter ceux qui reviennent à ma mémoire alors que je vis le deuil de ma compagne de toujours.

Et quand je me relis, j’ai souvent un sourire, une boule d’émotions, ou à l’occasion, je me trouve « niaiseux ». Ces dernières, vous ne les verrez probablement pas, mais qui sait. Et quand je me compare, je me console. Si la mienne est « platte », j’en connais des pires. Et des meilleures. Mais c’est la mienne et je ne peux rien y changer, du moins dans le passé. Et je suis certain que ma mémoire embellit certains souvenirs. Et j’aime ça.

Ces textes ne suivent aucun ordre, ni chronologique, ni sentimental. En songeant à ma vie, des flashes me sont revenus et j’en ai noté le titre. Ensuite, j’ai mis la viande autour de l’os.
Je ne suis pas écrivain mais ingénieur informaticien. Esprit rationnel, mais sentimental quand même. Mon ton est humoriste, sarcastique, cynique, selon le moment.