30 juin 2010

Le meilleur Tiramisu au monde

Je ne suis pas un grand gastronome, gros peut-être, mais pas grand. Je mange aussi des desserts, mais je ne considère pas que j'ai une dent sucrée. Mais mon dessert favori est le Tiramisu.






Pour ceux qui ne connaissent pas, voici ce qu'en dit Wikipédia: "Le tiramisu (tiramisu en italien, de tirami sù, " tire-moi en haut ", ou plus poétiquement " emmène-moi au ciel ") est un dessert d'origine italienne." C'est effectivement divin, quand c'est bien fait.  Le tiramisu comprend entre autres  œufs, sucre,  mascarpone, Marsala, doigts de dame, café et cacao. Tous de bons ingrédients.

Dans plusieurs restaurants italiens on vous présente toutes sortes de desserts, gâteaux ou même crème glacée que l'on nomme Tiramisu. C'est un affront et si on le fait, le reste de la cuisine doit être aussi mal réussi. Je n'y retournerai pas.

Mon fils est allé vivre une année en Toscane et lors d'une visite, les parents d'une de ses amies nous ont invités à la maison pour un repas à l'italienne. Sept services, rien de moins. Et pour couronner le tout, un Tiramisu. Comme on dit ici, ÉCOEURANT!.

Je croyais avoir trouvé "LE" Tiramisu.

Lors d'un voyage d'affaires à New York, je me rends dans le quartier italien, chez Benito 2, un resto ayant semble-t-il appartenu à l'ex d'un membre de la mafia. La bouffe est excellente et pour dessert, il y a du Tiramisu. Il est dans une casserole, bien en vue dans le frigo disposé dans la petite salle. En y goûtant, je me rappelle celui d'Italie et je ne peux décider lequel est le meilleur. Il y en a donc au moins deux.

Quelques années plus tard, avec des amis on se fait un souper où chacun apporte un plat. Mon amie chimiste se crée un défi et décide de faire le dessert, partie de la cuisine qui s'approche de la chimie.  Et elle décide de faire un Tiramisu, selon une recette très précise.

Elle nous a tous étonné par la qualité de sa réalisation et j'ai du placer sa création dans mon top trois, incapable de départager parmi les "gagnants".

Pour départager, il faudrait faire une tournée et goûter les 3 à la suite. Mais je préfère me souvenir de chacun de ces bons moments et de les mettre à égalité plutôt que d'en laisser tomber deux.

Le meilleur semble être celui qui est bon et qui est pris avec des amis.

Cependant, je suis ouvert à "tester" vos créations et à l'ajouter à mon top 3. À vos fourneaux!

28 juin 2010

Mon travail à l'Expo 67

En 1967, je suis étudiant à Polytechnique et le travail d'été se passe à l'Expo 67. Mon épouse travaille avec une fille dont le mari est bien placé à l'Expo. Il réussit à me placer sur une liste pour aller à des entrevues.

Les systèmes sont mal foutus et je n'étais jamais officiellement retenu, ni officiellement rejeté.  Mon contact me disait toujours où avait lieu la suite et je m'y présentais. Il y avait tellement d'erreurs, que c'était normal de ne pas être sur la liste.

Je devais travailler à "l'Homme et la Cité", ce qui englobait Habitat 67. J'étais tout fier de pouvoir tout apprendre sur les villes du futur et sur ce type d'architecture.

Hélas, un mois avant l'événement, on m'avise qu'il y a trop de monde et que je ne serai pas retenu. Mais, le pavillon voisin, le Labyrinthe, géré par l'ONF, manque de personnel et on m'y envoie.

Si on pense qu'Expo 67 était mal géré, l'ONF n'avait rien à leur envier dans le domaine de la mauvaise gestion. Mais j'ai eu un emploi, et ce fut payant.

Le Labyrinthe était situé sur la Cité du Havre, tout à côté d'Habitat 67. Il y avait 4 étages et 3 salles par étage que les visiteurs devaient visiter une à la suite de l'autre, un vrai labyrinthe reprenant le thème du Minotaure, ou l'Homme à la recherche de l'Homme et du dépassement de soi. Ce pavillon a été conçu par des cinéastes de renom, dont Colin Low, qui devint un des créateurs d'IMAX, suite aux travaux faits pour le Labyrinthe.

 Dès les premiers jours de l'Expo, j'ai senti que l'été serait long à entendre  la même chose, 6 à 8 fois par jour, à l'intérieur d'un bloc de béton.

Comme on était un peu hors circuit, il n'y avait pas beaucoup de visiteurs. Ailleurs, il y avait foule et un journaliste de La Gazette avait noté qu'une file s'était formée derrière un homme qui attendait quelqu'un à coté d'une porte inutilisée. On a alors eu l'idée de créer une file.
Normalement, on entrait sans attendre. On a obligé les gens à attendre quelques minutes. En moins de deux heures, on avait une file bien vivante.

 Les premiers jours de l'Expo, fin avril 67, il faisait chaud. Mais quelques  jours plus tard ce fut assez froid. Peu de personnes voulaient aller dehors.  Nous n'étions que quelques uns à le faire et parce qu'on avait travaillé dehors  au froid, tout l'été on a eu le privilège de pouvoir travailler à l'extérieur  en priorité. Beaucoup mieux que de réentendre les films encore et encore. Il y  eut du soleil, de la pluie, des orages, des confrontations avec les  spectateurs, bref, un bel été.

Plus tard dans la saison, nous avons eu les files les plus longues de tout l'Expo. Le matin en quelques minutes, la file se constituait et on comptait les gens. On les avisait qu'il était possible qu'ils ne puissent entrer pour le dernier spectacle de 22:00. Et cela arrivait fréquemment. 

Pour fermer les portes, on portait un casque protecteur, et par en arrière de la file, avec un mégaphone, on demandait l'attention des gens. Ils se retournaient et lentement, en français et en anglais, on annonçait que le prochain spectacle aurait lieu à 10 heures, le lendemain matin.

Pendant ce temps, les portes d'acier étaient fermées et verrouillés et on partait en  courant, recevant toutes sortes d'objets lancés par les gens déçus. On les avait pourtant avertis. Pour arriver les premiers, il fallait habiter sur le site soit en  logeant à Habitat 67 qui avait quelques unités en location, ou encore avoir un emplacement à la marina. Les autres ne pouvaient entrer sur le site avant l'ouverture à 09:30

Le système de gestion était inexistant ou à tout le moins inadéquat.  On a fait  beaucoup d'argent. Au début de l'été, pour être juste avec tous, on a distribué  les congés de fin de semaine équitablement entre tous. Tout le monde avait le  même nombre de congés pour la saison.

Si on n'entrait pas travailler, on n'était pas payé. Si on travaillait lors de notre premier jour de congé prévu pour la semaine, c'était temps et demi et temps double pour la deuxième journée.

Rapidement, on s'est échangé nos jours de travail. Tu as congé vendredi et samedi et moi j'ai congé dimanche et lundi. Alors, je n'entre pas vendredi et samedi et tu me remplaces. Tu fais de même dimanche et lundi et je te remplace. Au total, je travaille 5 jours et je suis payé pour 6 et demi et toi de même.

Quand ils s'en sont rendu compte, septembre arrivait et je suis reparti à Polytechnique. Avec un beau motton.

Je n'ai presque rien vu d'Expo 67. On en reparlera dans un autre texte.

27 juin 2010

26 milles de descente à vélo

En octobre 1996, j'ai "du" me rendre à Hawaii pour mon travail. J'en ai profité pour descendre à vélo le volcan inactif Haléakala. Le sommet est à 10,023 pieds. Bien qu'on puisse descendre à vélo à partir du sommet, il faut le faire de façon très encadrée avec des vélos très moyens et des casques de motos. Par contre, on peut descendre sans encadrement à partir de 7,000 pieds. La descente jusqu'à la mer fait 26 milles, environ 41km, sans pédaler ou presque.

Je l'ai fait à deux reprises. La première fois, on est allé voir un voyagiste qui nous a amené à l'entrée du parc, à 7 000 pieds. Il nous fournit des vélos de type hybride, un mauvais casque et nous indique le chemin à descendre pour se rendre au point de départ, qui est dans un village situé sur une des pentes. Environ 20 km de descente. On trouve l'expérience correcte, mais incomplète.

On prend le temps de vérifier toutes les offres. Il est possible de partir du haut de la montagne, dans le parc. Mais, il faut faire partie d'un groupe de 12, avec encadreur à l'avant et à l'arrière, des casques "full face" comme sur les motos et on doit descendre au rythme imposé, pas vite.

On trouve une offre intéressante. Une sorte de vieux hippie nous offre de nous amener en haut pour le lever du jour, ensuite il nous redescend dans son minibus jusqu'à l'entrée du parc et il nous laisse libre jusqu'à 18:00. Aucun encadrement en dehors du parc.

Départ de l'hôtel à 03:30 pour prendre le minibus et ajuster les vélos. Ce sont des vélos de montagne de qualité et on nous propose des casques très corrects.

On arrive en haut à 05:30 et il fait 30 F, -1 C. Et on voit le soleil apparaitre lentement à l'horizon. Merveilleux.




Vers 06:30, on redescend à l'entrée du parc. Interdit de rouler à vélo sur la route du parc. On prend nos vélos vers 7:30 et on commence notre journée.

On a une carte des quelques chemins. En descendant, on entre dans une forêt d'eucalyptus. Toute possibilité de voies respiratoires bloquées s'envole avec l'odeur, très prenante.

On se promène dans des vignobles, on remonte, on s'arrête pour le lunch dans un resto où le chef est français.

Il nous explique qu'il monte souvent à vélo en haut. Il doit payer 2$ pour entrer dans le parc. Je pense qu'on devrait le payer pour avoir monté si haut. !!

Après le lunch, on se promène dans les vallons autour de la base du volcan et on rend les vélos vers 15:30.

Toute une expérience. C'est 26 milles, environ 42 km à partir du haut. Environ 30 km à l'extérieur du parc. Mais c'est à faire pour celui qui aime descendre, comme moi.

21 juin 2010

Étrange rencontre avec Microsoft.

Octobre 1996. Je suis à Hawaii pour une conférence. Je dois faire partie d'une table ronde sur le futur des systèmes de reconnaissance des caractères utilisant une technologie que nous maitrisons.

Le climat de cet état américain est des plus intéressant. Il y a toujours un léger vent, la température varie de 20 C ( froid ) à 28 C ( chaud ). Les halls d'hôtel sont ouverts, sans murs. Sur tous les bureaux, il y a toujours des presse-papiers, à cause du vent. Autrement, c'est comme une réception d'hôtel normale, mais sans murs. Étonnant pour quelqu'un de Montréal.

La température est assez belle et c'est si loin que les visiteurs veulent maximiser le temps qu'ils passent à cet endroit. Aussi, les conférences ont lieu de 07:00 à 13:00. Le reste de l'après-midi est libre pour le golf, la piscine, le surf, ...

Comme notre entreprise développe des logiciels de pointe, j'ai quelques questions à poser à un représentant de Microsoft. Je lui explique l'objet de ma demande et il me fixe un rendez-vous, pour 10:00 le lendemain matin. Dans le bain à remous.

Étrange, mais productif. On n'a pas besoin de papier. On est dans l'eau, on discute et à la fin on échange nos cartes d'affaires. Il me fera parvenir des documents à son retour au bureau.

Autre note: le titre du représentant de Microsoft: Évangéliste de la technologie ( technology evangelist ). Écrit tel quel sur sa carte. Non, il n'était pas chez Apple !!

Mon plus court emploi: enfant de choeur

Alors que j'ai 8 ans, je suis pensionnaire dans un couvent à Beloeil. Chez les Soeurs de la Providence. À l'époque, ce couvent est un peu retiré du village ( aujourd'hui, il est encore là, entouré de maisons, mais avec encore plusieurs grands arbres).

Ce couvent est en pleine campagne et il y a une ferme avec des animaux. On a même déjà assisté à la mise à mort du cochon et au vidage du sang de celui-ci. Depuis ce temps, je suis végétarien, de deuxième niveau.

Les soeurs possédaient aussi une autre ferme, de l'autre coté de la rivière Richelieu, À St-Hilaire. On s'y rendait au printemps pour récolter la sève des érables et faire de la tire sur neige. Beaux moments.

J'ai été pensionnaire deux ans, pour ma deuxième et troisième année du primaire. Mon frère plus âgé, y a passé quatre ans, deux seuls, et deux en ma compagnie. Mais il était chez les grands, et on ne se voyait pas très souvent.

Ce couvent était un bloc carré de 4 étages. Au dernier étage se trouvait la chapelle où on devait se rendre tous les matins.

L'architecte n'avait pas tenté d'imiter Versailles. Les escaliers étaient étroits et comportaient au mois deux angles, avec quelques marches de coin, 3 pieds sur le coté large et 2 pouces sur le coté étroit. On s'y habituait.

Vers la fin de la troisième année, le mois de mai arrive et les lilas sont en fleur. Il y aura une belle procession de la Fête-Dieu. On accompagnera la procession de la chapelle, on descend pour aller à l'extérieur et ensuite on se promènera sur le terrain du couvent avec tout le faste que commande cette fête et l'Église.

Quelques jours avant la procession, on se rend compte qu'il manque un enfant de choeur. On me choisit pour remplir le rôle. On me trouve une soutane, un surplis, et on m'explique le déroulement de la cérémonie.

La soutane n'était pas exactement à ma taille, elle était un peu longue. Et on me donna un encensoir ( petit récipient avec un charbon brulant sur lequel brûle de l'encens. Ça pue et ça fait de la fumée ).

Et on me place à l'avant de la procession. Donc je dois marcher à reculons pour encenser le prêtre et son ostensoir.

Arrive enfin le premier escalier. Évidemment, je suis du coté court de l'escalier. Après quelques marches, à reculons, je m'enfarge dans la soutane et je déboule le reste des marches à reculons. Une chance qu'il y a des paliers et ma chute fut freinée.

L'encensoir s'est ouvert et le charbon de bois en feu à rouler sur les boiseries. Il n'y a pas eu d'incendie mais le plancher a été marqué.

J'ai eu des courbatures, on m'a semoncé pour être tombé et ma carrière d'enfant de choeur s'est arrêtée à ce moment.

18 juin 2010

Sur la piste de descente des olympiques de Lake Placid

Fin février 1979, année avant les Olympiques de Lake Placid. Je prends quelques jours de vacances et Denise et moi on se rend faire quelques jours de ski, sans les enfants, à Lake Placid.

À ce moment, il n'y avait pas de sécurité pour les jeux. Il était donc possible de skier sur les pistes olympiques.

Les conditions n'étaient pas les meilleures. Peu importe, j'ai des nouveaux skis K2 en fibre de verre, très rigides. La montagne est en glace.

On fait quelques descentes et on remonte pour attaquer la piste de descente. On n'a pas l'intention de la dévaler à pleine vitesse, mais plutôt d'aller y slalomer en "pépère". C'est tout de même "LA PISTE" à faire.

À cette époque, Denise et moi sommes tous deux moniteurs de ski, et depuis plusieurs années. On se débrouille habituellement très bien. Pas cette fois.

Après deux ou trois virages, c'est de la glace pure et mes carres ne mordent pas bien et je glisse. Je tombe, je prends de la vitesse, je dévale sur le ventre, les bras en avant, les bâtons toujours dans les mains.

Ayant peur qu'un bâton pique et m'arrache le bras, je me retourne, skis vers le bas. Éventuellement, je laisse les bâtons. Et la piste vire à gauche. Je continue dans le bois, et m'arrête sur un arbre.

Je suis courbaturé mais rien de cassé. Je me lève et fais signe à Denise que tout va bien.

Denise entreprend de descendre lentement, sur le coté de la pente. Un homme lui dit de faire attention, que c'est très glacé. Elle l'a fusillé des yeux et est descendue, a récupéré mes bâtons et m'a rejoint.

Je sors du bois et m'installe sur le bord de la piste pour remettre mes skis. Problème!!

Mon ski droit a une nouvelle courbure. Le devant du ski est plus d'un pied au dessus de la neige. Tant qu'à attendre des secours, je rentre dans le bois, et je coince le ski pour lui redonner une forme "skiable".

Je descends, surtout sur le ski gauche. Je suis courbaturé et je me rends à la voiture.

On rentre à l'hôtel et je me jette dans un bain bouillant. On a fait venir un repas à la chambre, car il m'était difficile de me lever du bain.

Le lendemain matin, je suis courbaturé. On rentre à la maison. Il m'a fallu quelques semaines pour m'en remettre mais je crois que ce fut le début de mes problèmes de genou.

Mes skis ont été remplacés par d'autres skis différents, ceux-ci n'étant plus disponibles. C'étaient des démonstrateurs pour les olympiques, fait en série limitée. Ils n'auraient pas dus être abimés.

Chaque fois que je regarde la descente aux olympiques, j'ai des courbatures qui me reviennent. Je me demande pourquoi?

17 juin 2010

Mon premier appartement

J'étudie au collège classique et mes parents décident de quitter la ville pour installer la famille dans les Laurentides. Pendant quelques mois j'habite chez des parents. Septembre arrive et mon frère commence les HEC à Montréal. Il nous faut donc un appartement.

On se déniche un 3 1/2, au troisième étage, coin Laurier et Delorimier. 40 $ par mois, pas chauffé. On aurait du s'en douter, pas chauffable !!

Nos voisines était une mère et sa fille. La fille avait 65 ans. La mère, je ne sais pas. On n'y habitait que la semaine. Le vendredi après-midi, après les cours, vite dans les Laurentides pour le ski. Retour tard le dimanche ou le lundi matin, donc à l'appartement en après-midi seulement.

Avec le bon vent du matin, l'avant de la maison sent le bon chocolat de Cadbury, dont l'usine est à un coin de rue. Après 3 jours, on s'en passserait de la bonne odeur du chocolat.

L'hiver arrive et le plaisir commence. Le logement possède une mini salle de bain, avec un bain sur pattes, mais pas de douche. La toilette à un réservoir en haut près du plafond. Il y a de la pression pour récurer n'importe quoi. On aurait pu l'utiliser comme lave-vaisselle ( on l'a sans doute fait. Au moins une fois ;-)) )

Dans la cuisine, il y a une cuisinière et un chauffe-eau au gaz. Le locataire précédent est parti avec le conduit d'évacuation de l'échappement du chauffe-eau. Pas trop grave, comme il n'y a pas de douche, on n'a pas besoin de beaucoup d'esu chaude.

Pour le chauffage, on s'est trouvé une fournaise à l'huile, faite pour un 6-7 pièces. On pourrait chauffer le bloc au complet. Après une heure, on ferme la fournaise.

On avait alors deux chauferettes: Quand ça chauffe, il fait chaud, et quand ça arrête, il fait "frette". Et s'il fait chaud dans la cuisine, il fait toujours "frette" dans le salon, car il n'y a jamais de chauffage en continu.

On alimentait cette fournaise avec de l'huile achetée au coin de la ruelle. 25 cents pour un gallon ( 4.5 litres pour les jeunes ). On verse le bidon dans un réservoir à l'arrière de la fournaise. Il y avait toujours une odeur d'huile dans la maison. Mélangé à l'odeur de chocolat!!

Quand on manquait d'huile ou qu'on voulait que ça réchauffe plus vite, on allumait le chauffe-eau, le four et les 4 bruleurs de la cuisinière. En 10 minutes, on était dans un sauna, chaud et humide ( le gaz naturel produit de l'eau en brulant et surement d'autres choses nocives ? )

Nous n'étions pas habitué à la cuisinière au gaz. Et mon jeune frère aimait cuisiner les légumes. Un jour, il utilise le "Presto" ( autocuiseur à pression ) pour cuire des épinards. Trop longtemps sur le feu, la valve de sureté saute. Nous avons eu un plafond en imitation de stuc, vert, pour quelques jours. Et froid, c'est plus difficile à nettoyer.

Ne vous en faites pas. C'était tellement petit et mal aménagé que jamais nous n'avons oser inviter nos copains d'université dans ce trou. Denise est venu me rendre visite quelques fois, mais on a vite décidé que cer endroit n'était pas pour nous. J'ai alors passé beaucoup de temps chez sa mère.

15 juin 2010

Mon ami est sorti du placard.

C’est mon anniversaire. Début décembre. Denise a préparé une journée dans les magasins pour l’achat de cadeaux de Noël. On quitte la maison vers 10 :00 avec les enfants, direction le Centre-Ville de Montréal. On n’est pas pour se contenter des petits centres d’achat de la rive-sud. Ce sera Eaton, Simpson’s et La Baie.

On les fait tous. On a garé la voiture dans un parking souterrain et on peut faire tous les magasins à l’intérieur avec les passages souterrains. On va même manger avec les enfants au neuvième chez Eaton : il y a un Père Noël.

Denise sait que je ne suis pas fou du magasinage mais pour trouver les cadeaux des enfants, je ferais n’importe quoi. Je trouve la journée un peu longue et dès qu’il y a des sacs un peu gros, je vais les porter dans la voiture et je reviens avec le groupe pour les autres achats.

Enfin, on revient à la maison, vers 15:30. Denise et les enfants se pressent d’entrer par la porte d’en avant. Comme le coffre est plein de sacs de cadeaux pour les enfants, je décide d’entrer par la porte du garage et j’entre dans le sous-sol.

Je décide de cacher les cadeaux dans la garde-robe de la chambre du sous-sol. Je traverse la salle commune et j’entre dans la chambre. J’ouvre la porte de la garde-robe et j’aperçois un inconnu, couvert de manteaux. «  Bonjour, je me nomme Daniel, tu dois être Gilles !!!! »

Je le laisse échapper les manteaux, je lui serre la main et nous sommes les meilleurs amis depuis ce temps.

Ce qui s’est réellement passé.

Pour mon anniversaire, Denise à demandé aux amis de me préparer une surprise. Mais elle m’a trainé au magasin un peu trop tôt et trop longtemps pour moi. On est revenu plus tôt que prévu. Quand ils nous ont entendus, tous se sont cachés. Daniel a vu les manteaux et, croyant que j’entrerais par la porte principale, il s’est précipité dans le sous-sol. Il ne connaissait pas la maison, c’était sa première visite. Il était le nouveau copain de notre amie Nicole.

Dans la salle commune, il n’y a pas de possibilité de cachette. Il a ouvert la porte de droite, celle de la chambre. Celle de gauche aurait été meilleure ce jour-là. Entré dans la chambre, la seule cachette était la garde-robe. Bonne cachette car c’est aussi celle que j’avais choisie pour les cadeaux.

Par chance pour Daniel, je ne suis pas violent et j’ai rapidement compris ce qui se passait. La longue journée dans les magasins m’avait quelque peu intrigué. Par chance aussi que Daniel avait les mains pleins de manteaux, parce que je l’aurais alors sans doute pris pour un vrai voleur et qui sait ce qu’aurait été la suite.

Ça s’est terminé tard, après de nombreuses bouteilles de vin, un excellente bouffe parmi des amis qui sont encore là.

Je vous souhaite à tous de trouver un bon ami dans votre placard.

14 juin 2010

J’ai pété une coche à Hanoï

Octobre 2005. On arrive à Hanoï au Vietnam pour un voyage de 3 semaines qui va nous mener du Nord au Sud en visitant les plus belles régions de ce pays.

Hanoï est une ville grouillante, toujours en mouvement. Il semble que tout ce qui bouge est motorisé. Un piéton, sauf pour les touristes que nous sommes, semble être quelqu'un qui se rend chercher sa mobylette ou moto.


Le trafic est constant et déroutant pour un nord-américain. les codes sont différents. Pour traverser à pied une rue, il faut viser notre point d'arrivée et se lancer d'un pas ferme, à vitesse constante. Tout le trafic va comprendre et va exécuter un ballet autour de vous et vous éviter. Si vous modifiez votre trajectoire ou votre vitesse, c'est l'accident assuré.


Disons qu'il faut quelques essais avant de se sentir en confiance. La première fois, on a suivi des ados qui avaient à traverser la rue. Ils ont bien ri.

Après deux jours à Hanoî, on a pris le train de nuit pour Sapa, une région au Nord, très près de la Chine. Dans cette région, il y a de nombreuses ethnies qui ont conservé leur coutumes, surtout pour les touristes, mais c'est quand même une belle région et les gens sont très acceuillants.

À Sapa, ce sont les montagnes, les villages peu électrifiés, sauf pour la télé satellite. Chaque hutte, aussi simple soit-elle, possède sa coupole et son écran LCD. Sur un sol en terre battue. Le progrès !!!

Tout est calme, sauf le bruit des nombreux enfants. Il y a encore peu de motos, une par çi par là.

On a repris le train pour Hanoï et avant de prendre le bus pour aller à la Baie de Halong, on nous fais visiter la ville en pousse-pousse. Activité pour touristes. Il est 16:00  heures et le trafic est à son max.

À ce que je comprends, dès qu'une moto ( ou mobylette, ou tout engin motorisé, incluant camion et bus ) démarre, il semble que le klaxon démarre en même temps. La ville est une cacophonie constante.

Tous ont de mirroirs, tous voien que le trafic est très important, mais on avertit qu'on arrive et qu'on est là en klaxonnant. Alors personne n'écoute et tout le monde klaxonne. Tout le temps.

Assis dans le pousse-pousse, on nous amène dans différents quartiers. On est à la hauteur des motos et des klaxons. Alors, pendant une heure, on n'entend que le bruit des klaxons. La tête me troune et je ne peux plus penser tellement le bruit est assourdissant.

En descendant du pousse-pousse, j'ai enguelé le guide en lui disant de dire à ses compatriotes d'apprendre à ne plus utiliser le klaxon. Je ne me souviens pas de tous les mots utilisés, mais c'était dit avec un timbre assez fort et puissant, pour couvrir le bruit des klaxons. Je suis rentréa à l'hôtel et Denise a du expliquer aux autres touristes qui nous accompagnaient que je n'étais pas dans un état normal.

C'est la première fois que j'ai eu un tel comportement, mais ils m'ont provoqué.

Je croyais que jamais je ne remettrais les pieds au Vietnam, pays trop peu civilisé à mon goût. Mais les deux semaines suicvantes ont été merveilleuses. les paysages, les jeuns filles habillées de longues tuniques, la nourriture parfumée, les vètements de soie, etc. Tout cela m'a réconcilié avec le pays.



J'y reviendrai. Mais cette fois, j'apporte des boules pour les oreilles !!


À gauche, le poisson éléphant. Miam Miam !











Musicienne vietnamienne. Belle et élégante comme toutes les Vietnamiennes

12 juin 2010

Un doigt d'honneur

Un samedi matin tranquile à vélo. On est sur la "route des champignons", un petit coin tranquile où il y a déjà eu une ferme de culture de champignons.

Nous sommes neuf et on roule deux de large à bon rythme. Normalement on regarde régulièrement en arrière pour le trafic, mais il semble qu'on se soit laisser emporter par la randonnée.

Soudain, on entend: "S'il vous plait, roulez en file". On obéit et une voiture de la sureté du Québec nous double et poursuit sa route.

À ce moment j'étais à l'avant et lorsque la voiture est à 100 mêtres, je lève la main et je fais un doigt d'honneur.

Quelques secondes plus tard, le policier arrête sa voiture en travers de la route, il sort de la voiture, me pointe et dit: " Monsieur, en jaune", vous m'avez fait un doigt d'honneur" suivi d'un point d'interrogation ou d'exclamation. Il était en maudit.

Il me demande mes papiers et je lui réponds que je ne savais pas qu'il fallait des papiers pour rouler à vélo au Québec. Claude lui dit qu'il n'a que 5 $ à lui offrir comme papier.Et je lui dis que je ne lui ai pas fait un doigt d'honneur mais que je pointais un bel oiseau. Je croyais que c'était un faucon et je le montrais aux autres cyclistes.

Et une des cyclistes fait remarquer assez fort que le policier fumait dans la voiture et qu'il ne serait pas bon pour ma santé de monter dans la voiture à cause de la fumée secondaire.

Piteux, le policier voit qu'il est mal parti et qu'il n'a pas de cause. Alors qu'il regagne sa voiture et celle qui avait remarqué sa cigarette se met à chanter "I shot the sheriff..."

Il redémarre et on se dit qu'il va nous attendre à la prochaine intersection et qu'on devra faire nos prochains STOP avec le pied à terre. Par chance, on ne l'a pas revu de la journée, même si on a fait tous nos STOP le plus correctement possible.

La suite.

Le lendemain, il y a une randonnée hors de la région à laquelle je ne participe pas. Il y a deux nouvelles cyclistes qui se sont jointes au groupe pour faire des côtes.

Lors de la pause lunch, un de ceux qui était là la veille raconte l'histoire et tout le monde rit bien.

Une des nouvelles cyclistes dit qu'elle trouve cet événement intéressant et nous dit qu'elle est elle-même agente à la SQ. Comment jeter un froid dans un groupe.

Elle n'est jamais revenue. De crainte de rouler illégalement ou de crainte de se faire narguer. Ou les deux.

10 juin 2010

BP, la bonne pétrolière

1967. Je suis marié depuis un an. Je suis étudiant et Denise travaille comme infirmière. On ne roule pas sur l'or. Mais on a une voiture ( je l'ai mariée car elle avait une voiture !!! ) et pour simplifier le paiement de l'essence, on demande une carte de crédit. BP est la seule pétrolière qui a osé nous accepter. Pauvre BP.

Dans ce temps là, la facture du mois était accompagnée d'une carte perforée qu'il fallait retrourner avec le paiement. Cette carte contenait le code du compte et on y inscrivait le montant payé.

Et, la facture était émise à une date donnée et on avait 10 jours pour payer. Le problème était qu'entre le moment de la préparation de la facture, la mise en enveloppe, la distribution du courrier et la réception, il fallait de 9 à 10 jours.

Souvent, en ouvrant l'enveloppe, on était déjà en retard, ce qui entraînait des frais d'intérêt. J'eu beau protester, les intérêts s'accumulaient. J'ai alors entrepris la guérilla.

Je savais comment la carte perforée était traitée dans un lecteur à haute vitesse: 2000 cartes par minute. Alors, j'ai mis dans le bas de la carte, quelques couches de colle à papier. Cette colle caoutchoutée sèche vite. Avec deux ou trois couches, cette portion de la carte devenait à peu près trois fois plus épaisse, mais la colle transparente ne laissait rien voir.

Ensuite, je rédigeais sur la carte un message demandant l'élimination des intérêts.

Et je postais mon paiement et la carte. Ici, j'imagine ce qui se passait. La carte est reçue, placée dans la pile et lue à haute vitesse. Mais...

Ces lecteurs de cartes sont ajustés avec grande précision et la carte circule selon un chemin précis ayant une faible tolérance à l'épaisseur. Quand la partie colle arrive, la carte s'arrête, car trop épaisse. Mais la carte suivante est déjà engagée, ainsi que la suivante. Il s'en suit un superbe bourrage de l'alimentation.

Je sais par un ami technicien qui a souvent eu a réparer ces bourrages qu'il fallait souvent quelques heures pour enlever les cartes et  réparer et recalibrer le lecteur.

Après deux ou trois bourrages provoqués par mes cartes, on a finalement compris et on a effacé mes intérêts.

On m'a aussi demandé d'utiliser une carte, d'une autre société. Mais j'aimais trop  le service BP pour m'en passer. Quelques mois plus tard, on a étendu la période de retour du paiement. C'était sans doute moins cher que de réparer les bourrages de cartes!!

9 juin 2010

Avoir l’air con à Connaux

En 1997, nous avons fait un voyage à vélo en Provence avec les voyages du Tour de l'Île.

Tous les jours, après un copieux petit déjeuner, on se lance sur les routes et, avec des cartes, on se perd vers notre destination de fin de journée, là où se retrouveront nos bagages.

Le midi, on trouve un endroit pour casser la croute, soit un bistro, un marché ou une boulangerie où on achète ce qu'il faut pour se faire un casse-croute.

Ce jour là, à Connaux, petit village s'il en est un, il y a une superbe fontaine au centre du village et une boulangerie-patisserie. Point. Comme le prochain village connu est à une vingtaine de kilomètre, on entre dans la boulangerie pour acheter quelque chose.



Une vieille dame est au service. Il y a déjà quelques autres cyclistes et nous sommes dans un autre pays. Le serbo-croate aurait été aussi utile. La dame a un "accengue différengue" et elle ne comprend rien de ce qu'on lui demande, pas plus qu'on ne comprend ses réponses. Il y a de plus en plus d'animation au comptoir et le nombre de cyclistes augmente.

Une autre dame s'amène, avec un aussi fort accent, mais elle semble mieux comprendre et elle sert tout le monde avec un sourire et une amabilité à nous rendre heureux.

Pendant que j'attendais mon tour, je regarde sur le mur derrière moi et il y a une copie de journal affiché. On y lit" Ils rapportent de nouvelles saveurs du Québec". L'article nous rapporte que ce couple est allé passer cinq ans à Québec avnt de revenir au village.

Je regarde la dame, lui montre l'article et avec son bel accent québécois, teinté de provençal, elle me dit que son mari a été chef à la Garnison de Québec et qu'elle a ét serveuse à la Table de Serge Bruyère, à Québec. Pendant cinq ans.

Elle était très heureuse de revoir des Québecois. Son mari est venu nous saluer. S'il avait connu notre présence dans les environs avant, il serait venu rouler avec nous.


Leur fille, après toutes ses années à Québec, comprenait mal l'accent de sa mamie et des autres enfants à son retour. Il lui a fallu s'acclimater. Elle est maintenant guérie.

Ce fut une belle rencontre qui nous a fait chaud au coeur et qui, je crois, leur a fait un énorme plaisir à eux aussi.

Comme quoi, le monde est petit, et je ne parle pas de mon physique.

8 juin 2010

Le meilleur canard de Pékin est à Montréal

Lors d'un de mes nombreux séjours en Chine ( n'est-ce pas que ça se place bien dans une conversation ), nous étions à Pékin ( Bejing ) et notre guide nous amène dans un restaurant réputé pour son canard laqué, le canard de Pékin.

Notre guide, une femme d'une quarantaine d'années, avait déjà voyagé, et au Canada en plus. Son fils est étudiant à l'université de Toronto et elle est déjà venue à Montréal et elle connait le quartier chinois. Nous sommes un groupe de 20 personnes et on nous assigne un salon privé. Le service commence. Il y a plusieurs plats, dont le fameux canard laqué.

À la manière chinoise, les bêtes roties nous sont présentées à la sortie du four et on les place sur un meuble de desserte. On procède ensuite à la découpe et on place les morceaux dans une assiette au centre de la table.

On y goûte c'est correct, sans plus. Normalement, les guides ne mangent pas avec nous. Mais comm elle voulait nous expliquer la préparation et le service du canard, elle est restée et nous a vu "apprécier" le mets présenté.

Elle s'est approchée et a elle-même gouté. Elle nous a quitté brusquement et on l'a entendu engueler le chef. C'était du chinois, mais c'était très clair. La madame n'était pas contente. Ensuite, elle est venue nous expliquer que ce qu'on nous avait présenté n'était pas à la hauteur de ce restaurant.

Comme les repas étaient déjà payés, on ne pouvait demander de remboursement. Cependant, on n'a jamais eu de facture pour les quelques bières ( PiJu )consommées. Il ne faut pas toucher à l'eau en Chine, mais la bière y est excellente. On dit que le thé n'est pas mauvais, mais la bière suffit.

Et au retour, notre guide nous a dit que le canard de Pékin disponible à Montréal est meilleur que celui qu'on nous a servi. Alors, pourquoi aller si loin quand on a tout chez nous.

Je vais quand même continuer à voyager. Le parking coute trop cher à Montréal !!

7 juin 2010

Le petit voisin qui jouait avec le cheval.

Avant l'âge de douze ans, on habitait à Sorel. À cette époque, dans les années 50, le laitier et le boulanger livraient leurs produits à la maison, chaque jour.

Je me souviens encore des pintes de lait, en verre. Le lait à ce moment était non-homogénéisé, la crème séparée du lait. La crème flotte au dessus du lait. ( homgénéisé : mot qu'on a appris en lisant les bouteilles quand c'est apparu).

En hiver, le lait était laissé sur le bord de la porte et le contenu gelait. La crème, au dessus du contenu, ressortait de la bouteille. Un vrai délice glacé. Et c'était très écologique, le bouteilles étaient retournées, lavées et réutilisées. Et les chats avaient leur ration de lait quotidienne, se pourlèchant les babines de cette bonne crème.

Tant le laitier que le boulanger faisaient la livraison avec des voitures tirées par un cheval. Le cheval connaissait la route par coeur et je les soupçonne même de savoir détecter les cartons mis à la fenêtre pour indiquer au préposé que nous avions besoin de pain ou de lait. Ainsi, le laitier pouvait être malade un jour et se faire remplacer et la route se faisait toute seule, guidée par le cheval.

Un jour, un nouveau voisin s'amène et son fils, à peu près mon âge, est assez turbulent et il cherche toujours à se démarquer des autres et il aime faire "du trouble". Ce "gentil" garçon a décidé un jour de s'en prendre au cheval du laitier. Il s'en approchait par en arrière, lui faisant des surprises, lui donnant des coups sur les flances, etc.

Un jour, le cheval en a eu assez et, avec ses dents, il l'a saisi au collet et l'a expédié dans les airs. Il est retombé plusieurs pieds plus loin, avec quelques ecchymoses.

À partir de ce jour, il ne s'est plus jamais approché d'un cheval.

4 juin 2010

À Rome, on fait comme les romains

En 1989, je me rends en France pour suivre une formation sur les "Cartes à puce" avec l'inventeur de ce concept, M. Moreno. Après ma semaine de formation, je me rends à Nice prendre une voiture pour trois semaines de vacances en Italie. La voiture est une Renault 5 en mode achat-rachat.

Après quelques jours, j'arrive à Rome et je me trouve un hôtel, le Palladium, dans le centre-ville, pas très loin de la gare centrale de Rome. Ce n'est pas le milieu le plus sécuritaire, mais je n'ai peur de rien. Je sors les bagages de la voiture, y laissant un étui avec mes habits "de formation" et les documents reçus. Pas besoin de monter ces choses à la chambre.

Quelques heures plus tard, vers 16:00, le préposé à la réception vient me chercher. On a cassé une vitre de ma voiture et volé le contenu, mon étui à habits et mes documents. Rien de grave, mais je dois faire réparer la voiture et faire un constat de police pour l'assurance.

Le concierge me prend un rendez-vous chez Renault pour remplacer la vitre. Ils vont le faire dans la même journée si je m'y rends avant 17:00. Toujours avec un grand sourire, il me montre la destination sur une carte. Je lui demande combien de temps il faut et il me dit qu'il faut au moins une heure pour me rendre, temps de touriste, 1/2 heure pour un Romain. Le défi était lancé.

Je tends la carte à Denise et je lui dis de compter les rues. Il ne faut pas essayer de lire les noms de rues, juste les compter. Et je ne me préoccupe pas des sens uniques. les romains ne s'en formalisent pas trop car, si on les prend à l'envers, on doit avoir une bonne raison. Et les policiers sont trop occupés à discuter pour verbaliser qui que ce soit.

On arrive au garage à 16:45 et la vitre est changée en 15 minutes. Le préposé a sa soeur qui habite au Canada, ma voisine quoi!. Elle habite Vancouver et j'ai pris beaucoup de temps à lui expliquer que Vancouver - Montréal c'est aussi loin que Rome - Montréal. Dans le même pays. Il a de la difficulté avec le concept.

On revient à l'hôtel en suivant les règles et on y arrive vers 18:10. Le concierge me demande à quelle heure je dois y aller le lendemain et quand je lui ai dit que j'étais arrivé avant l'heure prévue, il a été estomaqué.

J'étais un romain!!!

3 juin 2010

Je suis allergique à l’alcool

Juin 1973, mon fils est né le premier juin à 07:00 le matin. Par césarienne, deux ou trois semaines avant la date normale. Le médecin ne voulait pas répéter l'expérience précédente ( que vous lirez dans un autre message, un jour ). Le pauvre petit ( près de 6 pi aujourd'hui ), il est prématuré.

Le médecin nous avit toujours dit que la venue d'un enfant ne devait rien changer à la vie, ce n'est pas une maladie et c'est tout naturel. Aussi, la veille, je m'étais rendu à Halifax pour mon travail. En descendant de l'avion, j'avais quelques rougeurs et démangeaisons mais n'y ai guère pensé, sachant que je serais à nouveau père le lendemain matin.

L'hôpital est à quelques rues de la maison et nous nous y présentons pour la césarienne prévue à 07:00. Tout se passe bien et mon fils est né, en excellente santé et Denise récupère bien de cette deuxième césarienne. Et au même moment, même si ce n'était pas "permis" par la société, l'église et tous ceux qui ne se mêlent pas de leurs affaires, le médecin ayant déjà une ouverture, il en a profité pour faire la ligature des trompes. On n'aurait pas d'autre enfant et Denise n'aurait pas d'autre césarienne.

En soirée, je suis à l'hôpital avec Denise et mes rougeurs se répandent et j'ai de plus en plus de démangeaisons. Après l'heure des visites, je me rends à l'urgence et on détecte une allergie. On me donne de la Bénadryl, l'antiallergique le plus répandu. Je fais immédiatement une super réaction. Il semble que je sois allergique à cet antiallergique.

Dans les semaines qui suivent, j'ai passé un tas de tests comportant beaucoup d'aiguilles. On m'a détecté toutes sortes d'allergies très communes. Et comme je prenais beaqucoup de médication, j'ai cessé toute consommation d'alcool. Et, mes rougeurs et démangeaisons ont cessé.

Après un certain temps, lors d'un souper, je prends un verre de vin. Dans les minutes suivantes, l'ai des rougeurs et des inflammations sur les bras. Quelques jours plus tard, j'ai tenté un test avec une bière et c'est la même chose.

On a alors cessé les recherces sur mes allergies. J'ai cessé toute consommation d'alcool et tout a bien été. Trois ans plus tard, j'ai recommencé lentement à prendre un verre de vin et les rougeurs ne sont pas apparues. Je m'y suis remis lentement et modérément.

Je m'attends toujours à ce que ça revienne et je ne me réjouis pas. J'aime bien prendre du vin et de la bière, avec modértion Pourvu que ça continue ainsi.

Je me sens comme une bille "bleue"

Depuis le décès de Denise, ma vie a pris un autre parcours, totalement inconnu pour moi. Je suis bien entouré par la famille et un tas d'amis, mais il reste que parfois, je suis bien seul.


Je me sens comme dans le jeu de billes pour enfants chez IKEA. Je suis la personne entourée de billes. Depuis la maladie et le décès de Denise, certaines billes se sont éloignées, d'autres se sont rapprochées. Au début, je n'étais pas à ma place, prenant toute la place dans l'enclos. Je ne voyais que moi et ma peine.


Je me sens maintenant plus semblable aux autres billes, encore trop important, mais moins qu'auparavant. Et les billes autour de moi changent, certaines se rapprochent, d'autres s'éloignent lentement et de nouvelles billes de couleur différentes s'ajoutent dans le bac.


Quand je serai de la même taille que les autres, je devrais être guéri de mon deuil. J'ai bien hâte.


Comme je suis un cycliste, je vis mon deuil comme dans un peloton. On est plusieurs, on chemine ensemble, mais c'est quand même moi, seul, qui pédale sur mon vélo.

2 juin 2010

Un tour d’hélico à la Baie James

En mars 1974, quelques jours avant le fameux saccage, je me rends à LG2 pour analyser la problématique d’implantation d’un système de comptes fournisseurs ( comptes payables ). Les fournisseurs doivent être payés sans délai après la réception de la marchandise sur le chantier. Certaines marchandises arrivent par avion, mais la plupart arrive en hiver par camion, sur la route aménagée à partir de Matagami. Au début du chantier, la route utilisait des ponts de glace ( armés par des billes de bois ) et elle n’était praticable que quelques mois par année. Aussi, les fournisseurs qui avaient préparé le matériel de longue date ne toléraient pas de délais de paiement.

À cette époque, les communications satellitaires étaient inexistante et on avait même pensé utiliser une transmission radio à 50 bauds ( oui 50, alors que la norme était déjà à 9600, loin de nos mégabits d’aujourd’hui ). Pendant quelques jours, on a évalué comment procéder et quel genre d’équipement on aurait besoin.

LG2 était déjà un village de plus de 800 personnes, avec des roulottes, cafétéria, eau courante, etc. Et, il y avait, à une centaine de kilomètres, un autre chantier en préparation, LG3. Le seul moyen d’y aller facilement, c’est l’hélicoptère. Il y a une route en construction, mais elle est encore impraticable par des véhicules normaux, surtout en hiver.

Je demande donc pour y aller et on me refuse car je n’ai pas les vêtements appropriés pour m’y rendre. Il faut compter des habits assez chauds pour la survie, au cas où l’hélico défaille et qu’on doive bivouacer quelques jours en forêt par -40C.

J’insiste et, le saccage étant en préparation, le directeur du chantier, Laurent Hamel, a d’autres préoccupations et finit par m’autoriser à y aller, la météo semblant assez bonne pour la journée. Je me présente pour le voyage. Le pilote, américain avec expérience du Vietnam, me reçoit en jeans avec un léger manteau d’aviateur en cuir. Parfait pour le -30C qu’il fait. Au moins, c’est le
soleil sans nuage. Et j’aime bien son attirail de survie. Si c’est bon pour lui, je n’ai pas à m’en faire. On décolle comme un pendule. Mon cœur finit par suivre et rien ne sort de mon estomac. C’était pourtant bien essayé.

Il n’y a pas encore de GPS et les cartes de cet endroit sont inexistantes ou imprécises, donc inutiles. On vole à vue en suivant les lignes d’arpentage, les bouts de route en construction, les quelques repères visuels installés pour le projet. Bref, on y va « from the seat of the pants » du pilote.

On atterit sur une mini-plateforme de bois, au centre du village. C’est 21 tentes, chauffées par des poêles à bois. Seule la tente principale qui sert de hall/cafétéria/salle de conférence est électrifiée, sans doute par génératrice.

Disons qu’ils n’ont pas reçu d’équipement informatique avant plusieurs mois et que la paperasse a eu cours quelques années encore sur ce chantier.

On est revenu en fin de journée ( vers 15 :00 à cette latitude en hiver ) C’est à ce moment que j’ai réalisé qu’il fallait qu’on revienne sans pépin car, sans équipement de survie et sans soleil, c’eut été assez difficile dans le bois.

Le lendemain, je suis revenu à Montréal par le dernier vol de Nordair de la journée. Et quelques heures plus tard, le saccage commençait et mon compagnon d’aventure, resté pour quelques jours, fut ramené par un des vols d’évacuation, à 4 heures du matin.

Ce fut mon premier et mon seul vol en hélicoptère. Tout un vol au dessus d’un magnifique pays.

« Improv Everywhere » 0.1 On prend d’assaut un hôtel le samedi soir.

On a vu sur le web les événements de type « Improv Everywhere ». Des gens investissent un endroit, une gare, une rue, le métro, et ils font une performance ou ils enlèvent leurs pantalons, ou toute autre action qui va sembler étrange dans le milieu.

J’étais skieur, et mon groupe d’amis était formé de moniteurs de ski et de patrouilleurs. Certains d’entre eux étaient pompiers à Montréal. Et, pour meubler nos samedis soir, quelqu’un choissisait un hôtel, dans un village des Laurentides, de St-Jèrôme à Tremblant, jusqu’à St-Donat.

On arrivait dans le lieu choisi, une trentaine de personnes. On buvait, chantait, dansait. On faisait la fête. Mais on n’y revenait jamais.

Le soir du 13 février 1965, on a créé un événement de la St-Valentin à l’Hôtel Central de St-Hippolyte. J’y suis allé avec Denise. Elle avait sa propre voiture. On a eu un beau party. On ne s’est jamais quitté depuis.

Le conte de fée commençait.