28 janv. 2011

Kung Fu raté à Saïgon

Vietnam, octobre 2005.

Le Vietnam est un beau pays, peuplé de gens charmants, du moins pour la majorité d'entre eux.

Au Vietnam, il y a des classes sociales. Ça commence par le chien, la femme, l'homme, le vélo, la moto, la voiture, le bus et enfin le camion. Évidemment, sous chaque catégorie, la dimension forme une sous hierarchie.

La moto ou mobylette est présente partout, en très grand nombre. La plupart on des mirroirs, mais je crois qu'ils ne sont utilisés que pour y accrocher le casque à l'arrêt, ou pur vérifier la coiffure de la fille assise en arrière.

Aussi, pour indiquer à la moto ( ou à la voiture ) en avant de soi que nous sommes là ( ils ne regardent pas dans leurs rétroviseurs ), on klaxonne. Et tout le monde le fait.

On dirait que le klaxon est branché directement sur le moteur et que dès que celui-çi fonctionne, le klaxon se met en route.

C'est une cacophonie incessante et abrutissante. Si vous allez au Vietnam, apportez des bouchons d'oreille. Vous m'en remercierez.

Dans les villes, pour traverser une rue, il ne faut pas attendre l'apaisement du trafic car on pourrait attendre quelques heures. On fait comme les piétons Vietnamiens: on se lance à travers la rue, d'un pas sûr et constant, en regardant droit devant, sans doute pour ne pas voir le danger !!!  Toutes les motos et voitures vont anticiper votre trajectoire et vont passer à coté de vous, sans vous toucher.  Ce sera proche quelques fois, mais sans cantact.

Ce même rapprochement par une voiture peut être intimidant quand il est fait dans une zone hors trafic.

À Saïgon ( Ho Chi Min Ville ), on est en début de soirée, dans un quartier où le trafic est presqu'inexistant. On a un grand bulevard ;a traverser et il n'y a rien en vue. On s'egage et je sens une voiture venant de l'arrière.

Je regarde et je vois que la voiture va me frôler, d'un peu trop près à mon goût. C'est ce qui arrive et elle passe à quelques pouces de mes jambes. C'est évidemment pour me faire peur car sa vitesse n'est pas très rapide. Le conducteur veut sûrement marquer son territoire. Les chats et les chiens pissent, le conducteurs frôlent.

Je réagis assez vite et je donne un coup de poing sur la malle arrière de la voiture. Ça a suffit pour faire réagir le conducteur. Il freine et sort de on véhicule et examine "les dommages" inexistants. Tout en continuant ma traversée de la rue je lui explique, en anglais langue universelle, qu'il n'avait pas à me frôler de la sorte.

Il semble s'énerver avec des mots, mais il est beaucoup plus petit que moi. Denise pense que je vais en mager toute une, croyant qu'il était adepte de Kung Fu. Elle mentionne le mot "police", qui semble être un calmant universel. Je propose à mon "nouvel ami" que je peux attendre la police avec lui et qu'on fera un constat.

Je ne sais pas s'il comprenat l'anglais, mais le mot police et ma contenance l'on fait remonter dans son véhicule, piteux, la "queue" entre les jambes.

Et j'ai poursuivi la traversée du boulevard.

Le secret du Dr P.

1969. Étudiant à Polytechnique, j'ai un cours en physique du magnétisme avec le Dr P.L.

On a des expériences de laboratoire à réaliser. Elles sont très complexes et demandent une rigeur exemplaire pour faire le montage.  Notre équipe s'y applique du mieux qu'elle le peut et après ^plusieurs semaines, rien. Rien ne fonctionne comme il devrait et on n'arrive à rien.

On se remet à l'ouvrage, on se pointe au labo la fin de semaine et on reprend tout. Rien n'y fait, ça ne fonctionne pas.

Comme je connais le Dr P. depuis quelques années ( il avait été un de mes premiers profs de physique à mon arrivée à Poly ), je savais qu'il avait une certain sens de l'humour.

Je me rends à son bureau et je lui explique ma théorie. L'expérience qu'il entend nous faire réaliser est impossible car le sujet est un grand canular. Les initiés doivent traiter de cette théorie farfelue de le meilleure façon possible lorsqu'ils publient et on leur accorde des notes sur la crédibilité de leur effort. Mais le tout est un grand canular supporté par les spécialistes de la matière.

Il m'a regardé et fixé dans les yeux. Puis, il a porté son index à sa bouche et il a dit: "Chut, n'en parle surtout pas".

Au cours de la semaine, il est venu nous visiter au labo, a fait quelques réglages et nous a montré que tout fonctionnait. 

Et on a eu de bonnes notes pour ce travail de laboratoire.

20 janv. 2011

Petite virée en Espagne

Automne 1994.  Je dois me rendre en Allemagne pour mon travail. Un de mes clients espagnol m'annonce qu'il ne pourra venir m'y rencontrer mais m'invite à aller le visiter avant de me rendre à la foire allemande. Je ne suis jamais allé en Espagne et je décide d'y aller et j'y amène Denise. On passera une semaine en Espagne avant d'aller passer une semaine à Berlin.

On arrive à Madrid et mon client m'y attend à l'aéroport. Il nous amène dans sa maison en proche banlieu, sur les collines.

C'est en fait une superbe maison moderne, dans une "gated community" comme on en voit aux États-Unis. N'entre pas qui veut dans le quartier. Il y a une guérite et des gardiens.

La maison est batie en bois "du Canada" et elle est en flanc de montagne. Au loin, on voit Madrid. Mon hôte et son épouse travaillent tous deux et ne pourront s'occuper de nous qu'en soirée.  Alors, on est libre toute la journée, mais sans voiture.

On apprend comment se rendre au bus et aller à Madrid. On revient en fin d'après-midi. Selon la coutume espagnole, on se rend en ville après 21:00 car c'est à ce moment que la vie commence lentement. Le pic est à 1 heure du matin.

Ça commence par les bars à tapas, puis des marches dans la ville, ensuite, une bouffe dans un resto. Assez léger quand même car on semble manger tout le temps. Avant le retour, c'est les "churros", sorte de beignet frit que l'on prend avec un chocolat chaud: excellent!!

Le samedi, ils recoivent des amis. Nous étions en vacances et on était habillé en conséquence, idéal pour les 35 degrés. Mais les invités étaient des hauts fonctionnaires en complet cravate. On a eu l'air un peu fou, mais ils ont mis le tout sur nos origines assez américaines et "sans classe". Après quelques bouteilles de vin, les cravates se sont dénouées.

Pour la semaine suivante, on nous a suggéré de louer une voiture et de se rendre au sud. On avait 3 jours et on en a profité. C'était court, mais cela en a valu la peine: Tolède, Cordoba et Grenade. Je me souviens encore des odeurs de l'Alhambra de Grenade.

On est revenu à la maison mais nos hôtes avaient du quitter pour quelques jours, appelés par un contrat. Notre dernier soir, ne sachant pas vraiment aprler espagnol dans cette banlieue, on est aller manger dans un restaurant chinois, à peu près vide. Je ne parle pas chinois, mais j'ai pu pointer sur des plats qui m'intéressaient. C'était très bon. Manger chinis en espagne, il n'y a rien de comparable.

Le lendemain, on a pris un taxi et on s'est rendu à Berlin. Et mon allemeand n'est pas meilleur que mon espagnol. Mais la bière est si bonne.

6 janv. 2011

Salut Jacques

Mercredi, 5 janvier 2011.  Je suis chez l'agent de voyage en train de m'acheter des vacances. Je reçois un appel.  Un copain de longue date est décédé dans la nuit. Le soir de son anniversaire. 56 ans.

Que de souvenirs tout d'un coup.  On se connait depuis 1977. On a travaillé à coté, ensemble, à distance, en pensée.  Quand j'ai un problème technique "insoluble", il y songe un peu et me trouve une solution.

Je me souviens avoir eu des discussions sur la micro-informatique avec lui. Spécialiste des grands ordinateurs, je lui dis ce que j'ai fait avec des micro-ordinateurs. Un jour, on travaille ensemble sur un projet et il me dit qu'il va se construire un micro-ordinateur. Il a acheté toutes les pièces.

Le lendemain ou la semaine suivante, alors qu'il ne l'a pas encore complété, IBM lance son PC. On est en 1981. Jacques laisse tout et va acheter son IBM-PC. Sa vie ne sera plus pareille. Il devient le super spécialiste de la bête.

On se voyait régulièrement trois à quatre fois par année.  Par affaires et par amitié. Mais, depuis le départ de Denise, on ne s'est plus vus. Le 4 janvier, j'ai eu une pensée pour lui, le jour de son anniversaire. Et le lendemain, j'apprends son décès.

Sn départ me fait penser une fois de plus que notre vie nous est prêtée ( par qui ??? ) et qu'elle se terminera à un mauvais moment, du moins pour les autres. Alors profitons de chaque instant car on ne sait pas quand on frappera le mur.

Maudite vie platte !!!

P.S.  Mireille et Sophie, je vous offre toutes mes sympathies.