7 sept. 2010

La vengeance !

 Février 1977.  On revient à Montréal après avoir habité Québec un peu plus de deux ans.

 Comme je paie moi-même mon déménagement, je magasine pour un déménageur et je trouve une entreprise fiable et de bonne réputation. Du moins, selon tout ce qu'on pouvait en apprendre sans internet ( on est en 1977  après tout ).

 Le jour du déménagement, un lundi, malgré l'évaluation faite et ma demande, le camion est trop petit et je refuse. On revient une heure plus tard avec une longue remorque. Qui s'avéra un peu juste, la table à pique-nique a été attachée aux portes arrière avec des cordages que je leur ai fournis.

 Finalement, à 20:00 le soir, on part et le camion doit arriver à Brossard le lendemain vers midi. Il fait tempête et je conduis le petit camion Toyota de mon frère qui contient des objets spéciaux, comme des plantes, etc.

 Le lendemain, pas de camion. Le téléphone est installé en après-midi ( le cellulaire n'est pas encore inventé ) et j'appelle le déménageur.  Il a eu un problème et le camion était enlisé dans la glace.

 Au moment du départ, on a utilisé des "traction aid" et un morceau a été projeté dans le réservoir à essence. On a du dételer la remorque, remorquer le tracteur et le faire réparer. Départ prévu le lendemain.

 Finalement, le camion se met en route le jeudi après-midi et se pointe à la maison vers 19:30. Je leur demande de venir le vider le lendemain matin.

 Vendredi matin, le camion arrive et je dois quitter pour le travail. Je reviendrai en après-midi.

 Quand je reviens, le camion est vide et il n'y a presque rien d'endommagé. Même la laveuse qui a passé trois jours au froid n'a pas subi de dommages.

 Le camionneur me demande de le payer, ce qu'il aurait du faire avant de vider le camion. Je luis fais un chèque avec un rabais de 30 % pour les délais. Il n'accepte pas et veut remballer. Je lui dis que s'il touche à un seul objet, la police sera avisée et il sera accusé de vol.

 Il appelle son patron et j'écoute la conversation sur un deuxième appareil. Le patron me traite de tous les noms et je m'immisce dans la conversation pour lui expliquer le pourquoi du rabais. Il finit par accepter mon paiement et je lui dis alors de se rappeler de mon nom. La vengeance se prépare.

 Quelques semaines plus tard, un ami me dit qu'il est transféré et qu'il sera bientôt dans mon voisinage. Et j'élabore le plan.

 Il appelle la compagnie, dit qu'il est occupé et  qu'il doit quitter rapidement, dans quelques jours. Il leur demande un camion pour un jour précis, à 10:30 ( il doit venir de Montréal le matin même ).

 Le jour dit, alors que son déménageur est déjà là depuis quelques heures, le mien se présente avec son équipe et son camion. Mon ami  lui dit qu'il n'a pas besoin de lui et lui demande de se souvenir de moi. La discussion n'a pas eu lieu. Il est reparti, en pensant qu'il n'est pas bon de "crosser" l'homme paisible que je suis.

 Tout ce qui m'a manqué dans cette vengeance, c'est que je n'y étais pas pour voir la tête du déménageur. Mais l'imagination fait bien les choses et je me délecte encore de ce moment de vengeance.

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