20 déc. 2010

platte, mais occupée

Depuis quelques semaines, j'ai délaissé un peu ce blogue. Pas que je n'ai plus rien à écrire ( certains pensent sûrement que je ne devrais rien écrire !! ), mais je manque de temps.

Ma vie est présentement aussi platte, pas plus, pas moins que mon ancienne vie.  Mais elle est différente.  J'ai mis ma maison en vente à la fin du mois d'août. Je l'ai fait en sachant que mon agent partait en vacances deux semaines en septembre. Mais je voulais lancer le projet.

En septembre, il y a eu quelques visites, certaines assez intéressantes, mais rien de sérieux. Puis, octobre arrive et c'est le désert. Rien. Aucune visite. Jusqu'à la fin du mois. Et dans la même semaine, une visite par jour.

Début novembre, une offre. Un peu trop basse à mon goût. Je fais une contre-offre qui est acceptée. Je dis quitter dans 27 jours. Et c'est alors que j'ai compris que pendant 33 ans dans la même grande maison, on accumule.

J'ai un peu moins de 4 semaines pour tout vider,  Meubles, décoration, souvenirs. Internet à la rescousse, j'inscris plein de choses. Mais comme je ne suis pas sur le Plateau mais à Brossard, il n'y a pratiquement pas d'acheteurs. Par chance, l'acheteur de ma maison n'a rien. pas de meubles. Il achète mes plus grosses pièces. Il ne me reste qu'à donner le reste. J'ai fait un à deux voyages par jour au Chainon et à l'Armée du Salut.

Pour aider, comme j'ai perdu du poids depuis un an, je me débarrasse aussi de la majorité de mes vêtemens. C'est une toute nouvelle vie qui commence.

Je dois rendre la maison un lundi. Le dernier voyage de déménagement s'est fait le dimanche. Je n'ai laissé que les meubles achetés par le nouveau proprio et une quizaine de sacs de vidange. J'ai conservé quelques souvenirs, ma collection de vélo miniatures, des milliers de photos numérisées et ma tête et mon coeur pleins d'anecdotes et de souvenirs des 33 ans passés dans cette maison.

Comme Denise n'y est plus, cette maison n'a plus d'intérêt pour moi. J'espère seulement que le nouveau proprio prendra soin de son jardin. Je n'en aurais pas été capable.

Comme mes cartons sont presque tous déballés, je devrais trouver du temps pour continuer à alimenter "ma vie platte".

Joyeuses Fêtes à tous mes lecteurs.

15 nov. 2010

Le bureau de poste

Fin des années quarante. J'ai trois ou quatre ans.  Mon grand-père est maître de poste et mon père est son adjoint.

Lorsque ma mère doit aller faire des courses, elle me dépose au bureau de poste et toutes les employées s'occupent de moi. Je me souviens de Mlle O'Farrell, une "vieille fille" qui m'aimait bien.

Au bureau de poste j'ai appris à oblitérer les lettres avec un petit marteau et un tampon d'encre. Plus tard, les machines sont arrivées et j'ai appris à placer les lettres dans la machine. C'est sans doute la raison qui a fait que j'ai été très bon avec les cartes perforées de l'informatique. ( C'était bien avant les disquettes ou les CD ).

Un jour, les calculatrices mécaniques sont arrivées dans le bureau.  Je revois encore mon grand-père qui était habitué à faire les sommes des chiffres des bordereaux.

Il pouvait additionner 8 colonnes de chiffres, sans erreur. Un jour, il est à coté de la secrétaire qui saisit les chiffres à la calculatrice. Il regarde défiler les nombres par dessus son épaule. Lorsqu'elle faite le total, il lui dit: "Recommences, tu as fait une erreur". Ce qu'elle fit. Il avait raison.

Mon père était un peu déficient. Il ne faisait que 6 colonnes. Quant à moi, j'utilise la calculette pour deux nombres plus grands que 5 !!!

2 nov. 2010

De l'élevage des enfants

J'ai quatorze ou quinze ans. Je suis étudiant au collège privé et je n'ai pas d'argent.

Pour me faire un peu d'argent de poche, on prend les lisières de tickets d'autobus qui comportent 5 tickets et on es découpe en 6. On gagne ainsi 20 % et c'est pratiquement indétectable par le chauffeur. Mais ça ne rapporte pas beaucoup.

Ma soeur a une amie qui habite à quelques rues de la maison, dans le "lower downtown " Outremont, Querbes et Laurier.  Cette amie a deux soeurs, une plus jeune et une plus vieille qui a neuf ans.

Le père est professeur d'université et la mère travaille pour une grande compagnie. Leurs trois filles sont des monstres et ils on de la difficulté à trouver de gardiennes. À cete époque, un gardien de 14 ans, ce n'est pas courant. Mais, on accepte de me prendre car il n'y a pas d'alternative.

Je me rends un premier soir pour garder. Les parents quittent vers 19:30 et prévoient revenir vers 23:30. À 20:00, dodo pour toutes les filles. Vers 20:45, les 3 se lèvent et veulent regarder la télé. Je ne veux pas mais ça semble difficile. Elles ont le contrôle. Alors, je change de stratégie.

Je les invite à regarder la télé avec moi, jusqu'au retour de leurs parents. Après 1/2 heure, la plus jeune n'en peut plus et je vais la coucher.  Une demi-heure plus tard, c'est au tour de la deuxième. Au dodo. Il en reste une, la leader. Bientôt, elle veut se coucher.

Il n'en est pas question.  Elle doit rester debout avec moi jusqu'au retour des parents, ce qui avait été convenu.  Quand elle someillait sur le divan, je la réveillais. Je lui ai donné du lait et des biscuits et je l'ai forcé à regardé la télé.

Vers 11:00, avant le retour de parents, je lui ai expliqué qu'elle pouvait encore attendre l'arrivée des parents ou aller se coucher. Dans ce cas, on n'en reparlerait jamais, mais plus jamais elle ne tenerait de se lever après l'heure du dodo. Ce fut convenu et en plus, elle insisterait pour que ses soeurs fassent de même.

Quand les parents sont arrivés, je leur ai tout raconté en leur demandant de ne pas en parler aux enfants. Ce serait notre secret. Et le début de quelques années de gardiennage, bien payé et sans problèmes.

20 oct. 2010

Le chien de ma grand-mère

Ma grand-mère a eu un chien. En fait, c'est mon oncle qui s'est acheté un chien. Mais il n'était pas souvent à la maison et c'est ma grand-mère qui l'a élevé. Pas l'oncle, le chien ( l'oncle aussi, mais ce ne fut pas aussi réussi.!!! )

C'était un chien Boxer. Très enjoué. Très très enjoué. Ma grand-mère s'est retrouvé trop fréquemment seule avec le chien, l'oncle étant toujours parti ici et là. Elle n'était pas du genre à aller marcher avec le chien.

Comme elle avait une grande cour, elle laissait le chien aller jouer et faire ses besoins dans la cour. 

Jamais elle n'a élevé la voix. J'imagine que l'élevage de 6 enfants et de nombreux petits-enfants lui on été une bonne pratique.

Le chien a fini par l'écouter au doigt et à l'oeil. Elle pointait le chien et un objet, soit sa bouffe, son lit, sa balle. Et le chien savait quoi faire.

Quand le chien était dehors et qu'elle voulait qu'il rentre, elle n'avait qu'à tapoter la vitre de la fenêtre avec son ongle et le chien revenait immédiatement.

Un jour mon once a donné "son" chien et il est parti. Ma grand-mère a été bien attristée. Elle perdait un bon compagnon qui a bien meublé ses journées.

14 oct. 2010

La mémoire de René Lévesque

1970. Il y a des élections et le nouveau Parti Québecois recrute des personnes pour travailler dans les bureaux de scrutin.

Je suis à Polytechnique et je trouve des personnes bilingues pour travailler dans Laurier, comté où se présente René Lévesque. Ce comté comprend Park Exrension à Montréal, là où se retrouvent de nombreux immigrants, donc s'exprimant plutôt en anglais.

Dans le cadre de la campagne électorale, René Lévesque se présente à Polytechnique et j'ai l'occasion de le rencontrer avec un petit groupe dans le local de l'association étudiante.

Quelques semaines plus tard, quelques  jours avant l'élection, il y a un grand rassemblement au Centre Paul-Sauvé. Je suis responsable de la sécurité pour une porte d'accès à l'arrière du bâtiment. J'ai deux "bouncers" avec moi, les frères Leduc, lutteurs avec les frères Rougeau.

Il y a plein de monde au Centre et les entrées principales sont très achalandées.  Au moment de l'arrivée de René Lévesque, il est décidé de le faire entrer par en arrière, par "ma" porte.

Sa voiture entre dans le garage, il en descend, m'aperçoit et il vient me voir. "Merci Monsieur Champoux de travailler pour nous. Vous êtes bien de Polytechnique ? ".

Et quelques jours plus tard, le jour de l'élection, il est passé au bureau de scrutin, m'a serré la main et s'est encore souvenu de mon nom. On m'a dit qu'il avait une excellente mémoire des gens qu'il rencontrait. Moi, je me suis toujours souvenu de lui.

6 oct. 2010

La mini des frères Paquin.

Au début des années soixante, je suis étudiant au Collège Notre-Dame. À ce moment est lancé la nouvelle Mini Austin. C'était la Mini 850, car le moteur de la première Mini avait 850 cc.

Cette voiture était si différente qu'elle éait vendue à Montréal dans un magasin à rayons, L.N. Messier, sur Mont-Royal au coin de Papineau. Si je me souviens bien on la vendait 850 $ ou 8,50 par semaine.

Petite à l'extérieur, grande à l'intérieur, c'éait un vrai jouet, mieux qu'un scooter. Et elle fonctionnait bien l'hiver dans la neige, quand elle démarrait. C'était quand même une voiture anglaise après tout.

Les frères Paquin éaien deux confrères étudiants dont un était dans ma classe. Les deux participaient à l'orchestre avec moi. Leur père leur a aqcheté une Mini e ils venaien au Collège avec cette voiture.

On en a profité pour l'essayer et on a éventuellement placé 17 personnes à bord, incluant la minuscule valise, restée ouverte.

Dans ce temps là, on était jeune et fou. Aujourd'hui, on est vieux, et aussi fou.

16 sept. 2010

Le scooter

1963. Avec mon argent de poche, je réussis à amasser assez d'argent pour m'acheter un scooter. Usagé. 150 $. C'est un Lambretta 1958. Il est en état de marche. Mais il a besoin de soins. De la peinture, un peu de débosselage, un peu de mécanique et un nouveau silencieux.

Par chance, il y a près de chez moi un réparateur italien qui s'y connait et qui ne charge pas cher. Il trouve le grave problème qui m'avait été caché: il manque une goupille sur le volant du moteur; il ne tombera plus. 2 $. Le gars qui me l'a vendu s'en mord les pouces.

Je lis le manuel et j'ajuste la quantité d'huile. Le moteur se met à rouler mieux et sans fumée. C'est le dernier modèle à 3 vitesses. Mes amis ont tous des 4 vitesses. Mais l'accélération est bonne et ma vitesse de pointe est aussi bonne, sinon meilleure, 70 milles à l'heure ( 105 km/hre ), assez vite sur ces petites roues.

Je l'ai eu deux années. Et à la fin de chaque saison, j'ai eu un petit accident. Quilicot, rue St-Denis,  me voyait revenir et réparait la bête. Pas trop cher.

En revenant de Sorel en peline nuit, panne d'essence à Verchères. Aucune station d'essence ouverte. Mais avec un scooter, une station fermée peut dépanner. On prend toute l'essence restée dans les boyaux de la pompe et on se rend au prochain village, jusqu'à ce qu'on trouve une station ouverte.

Mon plus bel accident est digne d'un film. Je reviens d'une soirée de musique et je raccompagne mon pianiste qui tient une petite valise avec toutes les partitions. on est sur le boulevard St-Joseph. Les feux de circulation sont synchronisés. Ils ont tous de le même couleur et changent tous en même temps. Au départ de l'avenu du Parc, normalement je me rends au moins à St-Denis sur la même lumière.

Ce soir là, il n'y a personne et le taxi sur St-Laurent passe sur sa rouge alors que je roulais sans souci. Je tente de l'éviter et je touche à son aile arrière. Le scooter s'arrête. Mais mon pianiste a appris à voler, attaché à sa mallette pleine de papiers. L'inertie le fait passer par dessus moi, le taxi et il atterit dans la rue, en tenant toujours sa précieuse mallette.

Quant à moi, je fais une roulade apprise lors de mes jours d'instructeur de trampoline. Et je m'arrête à genoux sur le bord du trottoir. C'est le premier déclencheur de mes problèmes de genou.

Sauf pour le scooter, il n'y a aucun blessé.

Le scooter a été réparé. Et au printemps suivant, je l'ai vendu. 150 $. C'était le prix pour un scooter en état de marche.

13 sept. 2010

J'ai une manie

Voilà, je j'avoue après tout ce temps, j'ai une manie.

Elle me vient de ma grand-mère. Elle étrait ma marraine et elle est devenue veuve alors que j'avais deux ans.

On s'aimait bien tous les deux. Comme elle demeurait près de chez moi, je m'y rendais souvent. En fait, je pense avoir plus de souvenirs du temps passé chez ma grand-mère que ceux passés chez nous.

Ma grand-mère ne m'a déçu qu'une seule fois. Je lui avais demandé de me tricoter quelque chose, un chandail ou un foulard. Ele m'avait alors avoué qu'elle ne savait pas tricoter. Déception. Une grand-mère qui ne tricote pas, est-ce possible?

Le matin, elle me préparait des roties, Avec du beurre à la canelle. Ou des confitures qu'elle avait faites elle-même. Ou du caramel. Peu importe, c'était bon.

Et elle coupait toujours les roties en quatre doigts, le plus égaux possibles.

Encore aujourd'hui, je coupe toujours mes roties en quatre doigts.

C'est ma manie, je l'avoue.  Merci grand-maman.

8 sept. 2010

On joue au cowboy

J'ai 8 ou 9 ans. Mon frère en a deux de plus. Avec les amis on joue au cowboy. Avec des carabines à air avec des plombs.

Les maisons ont deux ou trois étages. Sur les balcons en arrière, on voit les autres maisons à travers notre cour et leurs cours.

On peut ainsi se tirer d'assez loin, cachés derrière les balustrades.  On monte, on descend, on change de position, on reçoit des "balles", on est blessé, on est mort. On joue.

Puis, mon frère s'approche en cachette. Ma carabine est prête. Je suis en embuscade. Il se montre. Je tire. Le plomb lui atteint le coin de l'oeil. Il n'a rien, sauf un oeil rouge, très rouge.

Je laisse ma carabine, je courre vers la maison et j'entre dans ma chambre. Mon frère vient m'y rejoindre.  Pas pour me battre mais pour me dire que tout va bien.

On l'a échappé belle. Ma mère n'en a jamais rien su.

Je n'ai jamais touché à une arme depuis. Trop dangeureux.

Et j'ai toujours apprécié la réplique de "La guerre des tuques" : "La guerre, la guerre, c'est pas une raison pour se faire mal"

7 sept. 2010

La vengeance !

 Février 1977.  On revient à Montréal après avoir habité Québec un peu plus de deux ans.

 Comme je paie moi-même mon déménagement, je magasine pour un déménageur et je trouve une entreprise fiable et de bonne réputation. Du moins, selon tout ce qu'on pouvait en apprendre sans internet ( on est en 1977  après tout ).

 Le jour du déménagement, un lundi, malgré l'évaluation faite et ma demande, le camion est trop petit et je refuse. On revient une heure plus tard avec une longue remorque. Qui s'avéra un peu juste, la table à pique-nique a été attachée aux portes arrière avec des cordages que je leur ai fournis.

 Finalement, à 20:00 le soir, on part et le camion doit arriver à Brossard le lendemain vers midi. Il fait tempête et je conduis le petit camion Toyota de mon frère qui contient des objets spéciaux, comme des plantes, etc.

 Le lendemain, pas de camion. Le téléphone est installé en après-midi ( le cellulaire n'est pas encore inventé ) et j'appelle le déménageur.  Il a eu un problème et le camion était enlisé dans la glace.

 Au moment du départ, on a utilisé des "traction aid" et un morceau a été projeté dans le réservoir à essence. On a du dételer la remorque, remorquer le tracteur et le faire réparer. Départ prévu le lendemain.

 Finalement, le camion se met en route le jeudi après-midi et se pointe à la maison vers 19:30. Je leur demande de venir le vider le lendemain matin.

 Vendredi matin, le camion arrive et je dois quitter pour le travail. Je reviendrai en après-midi.

 Quand je reviens, le camion est vide et il n'y a presque rien d'endommagé. Même la laveuse qui a passé trois jours au froid n'a pas subi de dommages.

 Le camionneur me demande de le payer, ce qu'il aurait du faire avant de vider le camion. Je luis fais un chèque avec un rabais de 30 % pour les délais. Il n'accepte pas et veut remballer. Je lui dis que s'il touche à un seul objet, la police sera avisée et il sera accusé de vol.

 Il appelle son patron et j'écoute la conversation sur un deuxième appareil. Le patron me traite de tous les noms et je m'immisce dans la conversation pour lui expliquer le pourquoi du rabais. Il finit par accepter mon paiement et je lui dis alors de se rappeler de mon nom. La vengeance se prépare.

 Quelques semaines plus tard, un ami me dit qu'il est transféré et qu'il sera bientôt dans mon voisinage. Et j'élabore le plan.

 Il appelle la compagnie, dit qu'il est occupé et  qu'il doit quitter rapidement, dans quelques jours. Il leur demande un camion pour un jour précis, à 10:30 ( il doit venir de Montréal le matin même ).

 Le jour dit, alors que son déménageur est déjà là depuis quelques heures, le mien se présente avec son équipe et son camion. Mon ami  lui dit qu'il n'a pas besoin de lui et lui demande de se souvenir de moi. La discussion n'a pas eu lieu. Il est reparti, en pensant qu'il n'est pas bon de "crosser" l'homme paisible que je suis.

 Tout ce qui m'a manqué dans cette vengeance, c'est que je n'y étais pas pour voir la tête du déménageur. Mais l'imagination fait bien les choses et je me délecte encore de ce moment de vengeance.

1 sept. 2010

Dormir à vélo

Beaucoup de gens font du vélo, mais la plupart ne savent pas qu'on peut allonger nos heures sur la petite reine en dormant sur le vélo.

Mon fils a participé à la randonnée Boston-Montréal-Boston, 1200 km non-stop. On quitte le jeudi matin et on doit compléter le parcours le dimanche après-midi. On peut se défoncer à vélo, et prendre des pauses. On peut aussi rouler en continu et espérer ne pas défaillir. Ou rouler et faire des bouts en someillant.

Il est préférable de le faire la nuit, sur des petites routes non passantes. On roule sur la ligne du centre et on maintien une cadence instinctive. Et le corps se met à someiller. Si on perçoit un voiture ( plutôt un gros camion à ces heures ), on peut s'éveiller et se tasser pour reprendre plus loin.


Pourquoi au centre de la route?  Si on se réveille brusquement, il y a de la place pour se redresser. Si on se tient au coté de la route, il y a une chance sur deux de se retrouver dans le fossé. À ne pas faire en milieu de nuit.

Maintenant que vous connaissez la technique, pratiquez-vous. Vous pourrez ainsi pratiquer le vélo de nuit.


Cette technique s'applique au sommeil "conscient". Il m'est arrivé de m'endormir, en plein jour, emporté par la beauté d'un paysage. Et les conséquences peuvent être facheuses.

1997. Je suis en Provence et les paysages sont fantastiques. C'est un pur bonheur. Les petites routes sinueuses nous amènent vers le sommet d'une petite montagne. C'est tellement beau qu'on perd ses esprits. À mon habitude, je roule à la droite de la chaussée, près de la bordure. Il y a un peur de verdure sur le coté.

Émerveillé par le paysage, je suis dans ma bulle et hop, je me retrouve dans le caniveau qui au haut de la montagne était directement juxtaposé à la route. Et le caniveau est un couloir de briques, environ 1 mêtre de profond. Méchant saut. Et ma jambe frôle ce mur de brique. Mon cuissard se déchire, mon guidon se déplace. Aucun autre dommage sur le vélo. Une cuisse ensanglantée, un cuissard foutu.

Petit nettoyage, ajustement du vélo et, à l'arrivée, session de piscine chlorée pour apaiser la douleur.

Disons que depuis ce temps, quand je ne connais pas la route, je ne roule plus sur le fil de la route.

J'ai aussi un ami, D, qui a déjà eu au moins deux épisodes de sommeil à vélo. Il roule et puis s'endort. Et il se plante. Habituellement sans conséquences, mais quelques égratignures, tant sur son orps que sur son vélo.

La morale est que si on veut dormir à vélo, on peut le faire si on y est bien entrainé. Comme on le dit à la télé, "Ne tentez pas cette manouevre chez vous. C'est dangeureux. Laisser cette pratique à des professionnels"

25 août 2010

Ma première blonde

J'ai quatorze ou quinze ans. À Ste-Agathe, j'ai rencontré une fille intéressante qui est venue y passer une semaine de vacances avec ses parents. On s'entend pour se revoir à Montréal plus tard dans la saison.

À mon retour à Montréal, on se donne rendez-vous au centre-ville pour passer un après-midi ensemble. Ce que nous faisons. Elle habite à Cartierville où son père tient un casse-croute.

Elle doit retourner chez elle pour 17:30. On peut retourner en autobus par le boulevard Décarie. Longue randonnée. Mais il y a aussi un train qui passe sous la montagne et qui nous amène à quelques rues du casse-croute.

 On part donc en train. Il n'y a personne dans le train, c'est samedi. Dans le tunnel, on se tient les mains, on se bécote, on se regarde les yeux dans les yeux, on a quinze ans.

 À un moment donné, on regarde à l'extérieur et on aperçoit la gare de Roxboro. Panique !! On a passé tout droit.

 On ne sait pas quoi faire. On essaie de voir un préposé mais on ne trouve personne. Finalement, le train s'arrête et une annonce est faite "Vaudreuil-Dorion, tout le monde descend."

 On ne sait pas quoi faire. On voit le conducteur et on lui demande à quelle heure est le train de retour. Il n'y en a pas. rePanique !!  On a moins de 2 dollars à nous deux ( on a quinze ans ). Je pense qu'on s'est mis a brailler ensemble.

 Le conducteur a eu pitié de nous et nous a permis de prendre place dans la motrice qui devait retourner à Montréal.  Il nous a déposés à l'arrêt pour Cartier ville.

 Papa nous a accueillis à 19:30h, avec un grand couteau dans les mains et des éclairs dans les yeux. Je n'ai même pas eu le temps de lui dire aurevoir et je m'enfuyais, sans regarder en arrière.

 Je ne l'ai jamais revue.

22 août 2010

Motel Deblois, 2$

1966

Le Mont Ste Anne  vient d'ouvrir dans la région de Québec. Nous pratiquons le skin alpin dans les Laurentides mais la seule vraie montagne est le Mont-Tremblant et ce centre de ski est presqu'à l'abandon.

Ceux qui se rendent à Québec nous disent que ce nouveau centre est époustouflant et que les vues sont splendides.

On s'y rend donc quelques fois durant la saison. À cette époque, l'essence n'était pas très cher et le reste est à l'avenant: le prix des remontées, les restos et le motel. 

Au pied du Mont Ste-Anne, il y a le village de Ste-Anne-de-Beaupré, très animé l'été, mais mort en hiver. La plupart des motels ne sont pas hivérisés et ne sont pas ouverts.

Sauf le motel Deblois. Il est situé à coté du bureau de la Sureté du Québec et il héberge des policiers ainsi que des voyageurs arrivés par autobus, car c'est là que se trouve l'arrêt du bus. ( Il y est encore en 2010 , pas au même prix !! )

Une amie de Denise s'y était rendue en autobus et elle avait trouvé cet endroit. Je crois même qu'ils avaient l'amabilité de la reconduire et de la chercher au centre de ski. Et le prix était imbattable: 2$ par personne par nuit.

Les personnes seules étaient hébergées dans la maison, moins cher que de chauffer une unité.

Et en plus, certaines unités avaient une cuisinette. On s'y retrouvait en groupe pour les petits déjeuners et certains soupers.

Pendant plusieurs années, nous ne sommes plus retournés à Tremblant. Le vendredi après-midi, on partait sur la 20 et on se rendait à Ste-Anne pour deux jours.

Hélas, quelques fois notre fin de semaine était écourtée.  Les nouvelles gondoles n'étaient pas bien ajustées et quelques fois, le câble décrochait des poulies. Un bon "swing" de la cabine et tout s'arrête.

On doit attendre que les secours viennent avec des échelles nous faire sortir de la cabine. À moins que... J'ai toujours un canif suisse sur moi. Avec la bonne lame, on pouvait ouvrir la porte. Alors, on ouvre, on prend nos skis du porte ski et on les lance dans la neige en bas et on se jette en bas de la cabine, si elle n'est pas au sommet d'une tour.

Et on descend sous la ligne de cabine. C'est ainsi que "La Gondoleuse" est née. Ce qui n'était qu'un espace sous les cabines est devenu une piste car on leur a prouvé qu'on pouvait y skier.

Que de beaux souvenirs!

16 août 2010

Mercredi, 17 septembre 1952, ma vie a changé

J'aurai 8 ans en décembre et je me souviens de cette journée. Pourquoi ? La télé est arrivée dans ma vie.

En fait, la télé est arrivée dans ma vie en 1949. Nous allions à Hampton Beach, New Hampshire pour les vacances. Quelques semaines dans cette station du bord de la mer. L'eau est froide, mais on est jeune et on ne le sait pas.

Nos voisins ont une télé, noir et blanc, un tube rond de 15 ou 16 pouces de diamètre. Le dimanche soir, on regarde une émission, Toast of the Town, animée par Ed Sullivan. Quelques années plus tard, son émission fut renommée The Ed Sullivan Show.

Chaque été, on retournait à Hampton Beach et on pouvait regarder la télé, ce qui était inconnu chez nous à Sorel.

Et le 6 septembre 1952, Radio-Canada a commencé à diffuser, des émissions bilingues, de quatre à cinq heures chaque soir.  Notre voisin vend des télés et il y en a une dans sa vitrine. Tout le monde se rassemble tous les soirs pour regarder ce nouveau médium.



Et le mercredi, 17 septembre, l'appareil Marconi, 21 pouces est entré dans la maison chez nous. Je me souviens que c'était un mercredi car, à Sorel, pour capter le signal, il fallait une antenne sur le toit. Et l'équipe qui installait l'antenne exigeait de regarder une émission après l'installation.

Le mercredi, à 20:00, l'émission qui attirait tout le monde, même ma grand-mère, c'était "La Lutte", avec Michel Normandin comme commentateur.

C'est la première révolution culturelle au Québec. On regardait tout, La lutte, le hockey, Les Plouffe, Point de Mire, 14 rue de Galais, les télé-théatres en direct, Bobino et Pépinot et Capucine.

L'appareil Marconi fabriqué à Ville Mont-Royal était d'excellente qualité. Lorsque je me suis marié, je l'ai eu quelques années comme seul appareil. En fait, je m'en suis défait lors d'un déménagement en 1974. 22 ans pour un appareil. Essayez ça avec vos écrans Plasma!

13 août 2010

Chez Maxim's, à Pékin.

Février 2007.

Nous sommes à Pékin ( Beijing ) pour l'adoption de ma deuxième petite-fille. Nous sommes avec d'autres familles. Une des familles était avec nous lors de la première adoption et nos deux familles sont très proches.

C'est l'anniversaire de Papa2. Et son rêve est d'aller chez Maxim's, grand restaurant parisien qui a une succursale à Pékin. Comme nous sommes 12 avec les enfants, on réserve et on s'y rend en taxis ( 3 voitures, elles sont petites ).



On nous a donné un superbe salon, décoré comme les vieux salons de Paris, avec tentures de velours et meubles d'une autre époque. Le look est intéressant.


On nous a aussi assigné un serveur chinois qui devrait parler anglais. On regarde le menu. Il est en anglais. Même si c'est un resto français, il n'y a que des menus en chinois ou en anglais. Ce sont des prix européens, pas chinois, mais c'est une occasion exceptionnelle et on fait avec.

On commande. Cela semble ardu pour le serveur mais il semble tout noter et il part lancer la commande.

Première déception, on apporte du pain, emballé dans du cello, en portion individuelle. On est loin de la baguette. Le vin français hors de prix est apporté et il est correct.

Les entrées sont apportées et il y a quelques erreurs, rien de tragique. Puis c'est le plat principal. Presque tout le monde ne reçoit pas l'accompagnement commandé. On vient pour attaquer et je me rends compte que Denise n'est pas servie.

Le serveur est introuvable. Après 20 minutes d'attente, mon plat est froid et Denise n'a encore rien. Je me lève et je vais chercher le serveur dans l'autre partie du resto. Il ne comprend rien, son patron s'approche, et il ne comprend pas plus. Je les amène dans la salle, leur montre les plats devant chacun, et indique ce qui manque dans le menu.

Ils semblent comprendre et le poisson de Denise sera servi 15 minutes plus tard. Nous avions déjà  tous terminé quand elle fut enfin servie.

On décide de laisser tomber les desserts et le café  et on demande l'addition. Près de 500 $, et on montre une réduction de 10 %. Je me fâche et demande à voir le gérant. Mais le serveur ne comprend rien.

On voulait tous payer avec des cartes de crédit mais ça serait difficile de négocier un autre rabais.  On vide nos poches de tout l'argent chinois que nous avons. Le total est d'environ 250 $.

Je mets l'argent, toute en petites coupures avec l'addition.  Et j'invite le groupe à quitter et à commander trois taxis. Le dernier m'attendra, à moins que la police ne m'amène au poste.

Alors que tous sortent, je me rends dans le resto et je trouve le gérant. En anglais et en français, je lui donne ma façon de penser et je lui dis que le montant donné avec la facture est tout ce qu'il aurait. Il ne comprend probablement rien.

Je laisse la facture et la pile d'argent sur le comptoir et tout en maugréant, je quitte le resto, dans regarder en arrière. Je monte dans le taxi et on quitte la place. La police n'a pas été appelée et on s'en est bien sorti.

Le lendemain on a fait des recherches sur internet et on a su que le restaurant avait été vendu deux ans auparavant à des intérêts chinois. Ils ont gardé le menu, "amélioré" à la sauce chinoise. Ça n'a rien à voir avec le Maxim's de Paris, sauf les prix.

9 août 2010

Elle a 5 ans

Encore beaucoup d'émotions. Ma petite fille a eu 5 ans dimanche. Ce fut une journée très spéciale, sans mamie.

La petite est enjouée et allumée. Elle a choisi le menu de son souper d'anniversaire. Elle a reçu ses cadeaux avec enthousiasme.

Puis, ce fut le moment d'émotions: ma fille a sorti la lettre écrite par Denise pour cette occasion.  Denise a préparé une lettre pour chacun des anniversaires à venir pour les deux petites. Il y a même des lettres pour leur mariage. Je l'avais vu les préparer, mais la lecture a été assez spéciale et pleine d'émotion.

Et la plus grande (7 ans) demande pourquoi maman, papi, oncle T. et C. ont les larmes aux yeux.

Espérons que ce sera plus facile en mars lors du prochain anniversaire ( 21 mars ).  Mais ce sera aussi tout près de l'anniversaIre de son départ (30 mars).

Encore des émotions en perspective.

6 août 2010

F35 après le F18

Notre gouvernement vient d'acheter de nouveaux avions, des F35, pour remplacer les vieux CF18 ( F18 à la sauce canadienne nommés CF18 ). Je viens de prendre un coup de vieux car j'ai été impliqué lors de l'achat de ces CF18. Ils sont déjà désuets et doivent être remplacés.


En 1980, je suis consultant en informatique et j'ai un contrat d'Approvisionnement Canada pour évaluer les besoins pour un système de gestion des pièces de rechange pour ce nouvel avion qui commencera à être livré dans deux ans ( 1982 ). Les pièces sont importantes car ces avions n'ont pas le droit de voler si les pièces de rechange ne sont pas disponibles. Et certaines pièces, demandent un délai de deux ans après la commande.


Pendant quelques mois, je me rends deux à trois jours par semaine à Ottawa. Le contrat me vient d'Approvisionnement Canada, mais comme le client final est le ministère de la Défense, je me rends dans leurs bureaux pour y travailler. Atmosphère assez étrange: moi, un informaticien barbu parmi des militaires "clean cuts". Quand je veux un document, un militaire ouvre un classeur fermé à clé, sort un document, l'ouvre à la bonne page et me permet d'en prendre connaissance. Pas  de copie. C'est  "on the need to know basis".


Finalement, je recommande d'utiliser un système existant qui doit être légèrement ajusté. Tout le monde est content. Pas de perte de temps et pas de gros budget.


Quelques semaines plus tard, on me donne le mandat pour implanter le système. Il y a un os. Le fournisseur principal est Mc Donald Douglas, le plus gros fabricant d'avions militaires. C'est aussi le plus grand centre de traitement informatique aux USA, sinon dans le monde.


Le système va être supporté sur un ordinateur à Ottawa. Il n'est pas question qu'il le soit chez McAuto ( le centre informatique de Mc Donald Douglas ) McAuto doit être interrogé régulièrement parle centre d'Ottawa mais ça se complique. McAuto n'est jamais un "esclave", ils agissent toujours comme hôte.


Je dois donc aller les rencontrer à St-Louis, Missouri et leur montrer comment faire.  Je m'y rends donc et j'en profite pour visiter l'usine où on fabrique les F18 et les F14. Impressionnant.


Et je visite le centre de traitement McAuto. Très très très impressionnant. Des ordinateurs de plusieurs marques, répartis sur plusieurs étages, dans des bâtiments réunis par des tunnels, à l'épreuve de l'eau, des bombes, des pannes électriques. Impressionnant!!


Comme je suis le client et ils doivent faire ce que je leur demande. Après quelques jours, McAuto a appris comment être esclave d'un centre canadien. Petite victoire sur les USA. Je suis heureux.


Lors de mon séjour avec ceux qui fabriquent l'avion, j'ai appris des anecdotes sur cet avion. C'est le premier avion qui se contrôle totalement par impulsions électriques. Il n'y a rien de mécanique et tout passe par un ou des ordinateurs. D'ailleurs, un des premiers appareils qui s'est abimé l'a été à cause d'un problème de software. Celui-ci a déterminé que le pilote avait perdu le contrôle et il a éjecté le pilote. L'avion a "crashé", mais il n'aurait pas du. Bug dans le soft.


Le Canada a choisi cet appareil car il a deux moteurs et on se disait que c'est important pour les patrouilles dans le Grand Nord. Il y a deux moteurs, mais une seule boite de contrôle pour les deux moteurs.  Lors des essais, un des moteurs a explosé et il a endommagé la boite de contrôle. L'avion s'est enfoncé dans le sol, propulsé par le second moteur, fonctionnant très bien, mais sans contrôle.


Pour le F35, il n'y a qu'un seul moteur. Le Grand Nord est moins loin et moins froid. Ils ont sans doute raison d’avoir fait ce choix. Ce ne sont que des milliards de dollars après tout.

2 août 2010

J'ai joué de la contrebasse

Alors que j'ai     8 ou 9 ans, j'habite à Sorel et nous avons un piano à la maison. Je demande à apprendre à jouer et un de nos voisins, M. Codling, est un pianiste, arrangeur, chef d'orchestre et professeur de piano. Il me prend pour des leçons.

Quand je me rendais chez lui, il travaillait souvent avec de jeunes artistes en devenir, un groupe qui devait devenir connu, "Les Jérolas" !!!

Il m'a appris à lire la musique, comment placer les mains sur les touches. Mais je voulais jouer de la musique, pas faire des exercices.  Après un ou deux mois, j'.ai abandonné et j'ai commencé à m'acheter de la musique en feuilles chez Archambault, à Montréal. Je me souviens du premier achat, "Que Sera Sera" que Doris Day chantait continuellement à la radio.

Plus tard, je me retrouve à Montréal, au Collège Notre Dame. Il y a une fanfare et je m'inscris pour y participer. Il y avait des places libres à la clarinette. On me fait passer des tests et on en prend un meilleur, mon oreille étant moins bonne que celle du candidat retenu.

Deux ou trois ans plus tard, alors qu'on est un groupe en train de perdre du temps à la récré, un prof de musique s'amène et demande un candidat pour apprendre la contrebasse. Il fait le tour et personne ne s'avance. Je ne parle pas de mon rejet précédent et je m'offre. Comme je sais lire la musique, on me prend.

Je reçois une contrebasse et pour 3 semaines, j'ai un cours à chaque jour et je peux changer mon temps d'étude pour du temps de musique. Parfait, je m'ennuie à l'étude.

Au bout de 3 semaines, on me place dans l'Harmonie. La fanfare est devenue une Harmonie car il y a maintenant des cordes, une contrebasse. Lors de la première pratique, je n'ai pu émettre que quelques notes, quand même bien placées dans le temps et a peu près dans le bon ton. C'est tout à fait différent de jouer en groupe avec un chef d'orchestre plutôt que seul, dans un petit cagibi de pratique.

Après deux semaines, je suis assez capable de suivre les principaux morceaux. Alors on me présente un nouvel élève et je dois lui enseigner ce que je sais déjà. En quelques semaines, on fait une belle paire.

En plus de l'Harmonie qui répétait durant les périodes d'études ou d'activités, le Collège avait aussi une formation d'orchestre symphonique. Les rencontres hebdomadaires avaient lieu en soirée et il ya avait des gens de l'extérieur, quelques adultes, mais surtout des filles provenant d'autres collèges. Ces filles jouaient du violon, du violoncelle, de la flûte traversière, du piano, etc.

Après avoir pratiqué quelques semaines, on partait en tournée.  On se rendait faire des concerts dans les écoles d'infirmières, les instituts familiaux, d'autres collèges classiques. En fait, partout où on voulait bien nous recevoir. Après le concert, on avait un lunch de petits gâteaux et de jus. Mais on rencontrait des filles !!!

Un jour, on me rejoint et on m'offre un travail d'été: jouer de la contrebasse dans un quatuor, dans un hôtel de St-Donat. Le contrebassiste de la formation est retenu par un travail à Radio-Canada et il ne pourra y être avant la mi-août. Alors, j'ai eu le poste de la mi-juin à la mi-août. Je n'ai jamais rencontré celui que je remplaçais, mais je crois savoir qu'il s'agit de Michel Donato qui n'était pas encore connu dans le milieu de la musique.

Je n'avais pas ma propre contrebasse et j'ai emprunté celle du collège. Et je l'ai transporté à St-Donat, sur mon scooter. Je n'ai pas de photo, mais vous pouvez vous imaginer la contrebasse sur le support arrière du scooter.

Après ces deux mois de "club", j'ai repris mes études, dans un autre collège, le Collège Sainte-Marie.  On a été heureux d'accueillir un vrai contrebassiste et de me faire participer à toutes les "Parascos" qui se déroulaient au théâtre Gésu. On nous a même demandé pour jouer tous les après-midi au Patriote qui venait d'ouvrir sur la rue Ste-Catherine. Mais, à ce moment, j'étais sérieux et je ne voulais pas manquer mes études pour devenir musicien. Alors, on ne l'a pas fait.

À l'occasion, je participais à des soirées de musique à différents endroits à Montréal.  Puis, je suis entré à Polytechnique et le temps a commencé à manquer et j'ai arrêté de jouer de la contrebasse.

Un jour mes enfants ont eu des cours de flute à bec et je me suis inscrit avec eux. J'ai appris à jouer de la flute Ténor, plus appropriée à mon gabarit. C'est aussi plus facile à transporter.

29 juil. 2010

Reçu d'Halifax

1972

Je travaille comme directeur d'un groupe de développement informatique pour une société de Montréal. Nous étions spécialistes dans les systèmes de gestion pour les écoles et collèges.

Alors que tous les grands systèmes étaient habituellement traités sur des ordinateurs IBM, notre société utilisait un ordinateur scientifique de marque CDC. L'université d'Halifax utilisait le même genre d'ordinateur.  Peu de système de gestion étaient disponibles sur cette plateforme et nous avons eu un contrat pour développer le système administratif de l'université Dalhousie à Halifax.

Le projet de développement et d'implantation a duré près de 18 mois et il s'est terminé en septembre 1972, pendant la série du siècle au hockey, Canada-Russie, que nous avons vue de notre appartement à Halifax.

Durant le développement, je me rendais à Halifax de 3 à 4 fois par mois, juste pour la journée. Le premier avion partait à 07:00 le matin, arrivée à 10:00 à Halifax, 30 minutes de voiture vers le centre-ville, rencontres au bureau, à l'université, retour au bureau et enfin retour à l'aéroport, vol vers 19:30, retour à la maison à 11:00. Longue journée.

Notre société ne roulait pas sur l'or et le comptable a serré la vis sur les comptes de dépenses. Il fallait des reçus, acceptables selon les normes, pour toutes les dépenses. Aucun problème, sauf...

À Halifax, il n'y a pas de parking hors rue. Et sur la rue, il y a des parcomètres partout. À la fin de la journée, avec la voiture de location, on a mis près de 2 $  de monnaie dans les parcomètres (on est en 1972).

Je remets une note de frais et on n'accepte pas le 1,75 $ pour le parking sur rue. La guérilla commence.

Lors de ma prochaine visite, je ne mets pas d'argent dans les parcomètres et en remettant la voiture, je demande ce qui arrivera des contraventions. On me les fera parvenir par la poste quand ils les recevront. Parfait!

Quelques semaines plus tard, je suis convoqué au bureau du comptable. Il vient de recevoir des contraventions pour une centaine de dollars ( environ 15 $ par infraction ( on est en 1972 !! )). Il n'est pas content. Jamais content.

Je lui dis de m'accompagner chez le président de la société. C'est un homme sensé que je respecte et qui me respecte.

J'explique que son comptable veut des reçus et que sans reçu, il ne paie pas. Mais il n'aime pas les reçus de parking que je lui ai fourni. Il faudrait qu'il se branche.

Une engueulade s'en est suivi et je ne fus pas celui qui s'est fait sermonner.

Par la suite, on m'a remboursé les frais de parcomètres, sans reçu.

28 juil. 2010

Vagabondage à New York

1960

J'ai seize ans, mon frère Pierre en a dix huit. Il est dans l'armée américaine.  Nous sommes à New York avec ma mère et ma tante.  Elles sont logées dans un hôtel mais on n'a pas d'argent pour une chambre.

Alors, on se promène dans New York et vers 2 heures du matin, on se rend à Grand Central Station, la principale et immense gare de la ville.

On se trouve un banc dans un coin tranquile et on s'étend pour y dormir.

Vers 5:30 du matin, on se fait réveiller par un policier qui nous accuse de vagabondage.  Il demande nos papiers.  On est en 1960. On n'a pas besoin de papiers pour aller aus États-Unis.  Tout ce que j'ai, c'est ma carte d'étudiant du Collège Notre-Dame. Écrite en français.

Et mon frère est en habit de l'armée américaine.  Le policier est intrigué.  Un jeune canadien avec un soldat américain à peine plus vieux !.

Il nous dit de l'attendre, il va aller au poste téléphonique pour demander quoi faire.  Dès qu'il a le dos tourné et qu'il s'est éloigné de quelques pas, Pierre et moi on s'est regardé et on s'est mis à courir dans la direction opposée.

On s'est rendu à la chambre de ma mère et on a termiiné la nuit sur le tapis.

Ce jour là, on n'est pas retourné à Grand Central Station.

26 juil. 2010

Mes voitures

J'ai beau faire du vélo depuis 50 ans, j'ai toujours eu accès à une voiture. Enfant, mes parents avaient toujours une voiture. Mon père en a déjà vendu. Alors je tente ici une liste des voitures qui m'ont servi jusqu'à maintenant. ( Notez que les photos ne représentent pas les voitures citées, mais des modèles similaires )

Enfant, je me souviens de quelques voitures de mon père. Le plus loin que je me souvienne, c'est la Morris Minor. Très petite voiture, on avait frappé une vache au Vermont. L'auto et la vache ont été abimés.









Ensuite, je me souviens du Jeepster, sorte de Jeep agrandi, avec un toit en toile.










Puis, ce fut un Monarch convertible jaune. Sa particularité était les glaces assistées, avec mécanisme à l'huile plutôt qu'à l'électricité. J'ai failli me faire trancher le cou.















Puis, ce fut un Oldsmobile 1955. Mon père était sur la route et il a fait plus de 135 000 milles ( près de 200 000 km ) en deux ans, sans problèmes.





Et je me souviens de la voiture utilisée pour véhiculer Elizabeth II, un Cadillac Eldorado Brougham. Superbe voiture de luxe, couleur gris métalisé.


 Ensuite, des Chevrolet Biscayne 1960 et Bel-Air 1962.

J'ai eu mon permis et j'ai conduit les véhicules suivants:  un Oldsmobile 1963,  un Pontiac Laurentian station-wagon 1963,  et le Chevrolet Biscayne 1965 détruit dans mon gros accident relaté dans un autre texte.

Sans compter la Ford Anglia achetée usagée pour nous les enfants.

J'ai rencontré Denise qui avait sa voiture, une Valiant 1965, bleue, nommée Célestine. Nos voitures répondent à nos besoins: quatre roues, un volant et comportement routier correct, sans plus. On n'achète pas une voiture pour la voiture mais pour combler un simple besoin. Nos goûts ont été assez éclectiques.



Comme j'avais un travail à Expo 67, nous nous sommes acheté une Firebird Sprint 1967.





Puis, avec un enfant, on a pris plus grand, un Duster 1970.








Suivi d'une Fiat 128.






Comme elle rouillait assez rapidement, on a changé pour une Pinto station wagon 1973 qui a connu de nombreux aller-retour Québec-Montréal.





Ensuite, la grosse américaine, une Pontiac Laurentian 1977.







Et le K-Car, Plymouth Reliant 1980, station-wagon.









1983, une des premières Camry 5 portes.






Une Renault Encore 1985 est venue s'ajouter à notre garage.









La première Camry a été échangée pour une autre Camry, 1987 station wagon.





La Renault a été échangée pour une Hyundai Excel 1991.





Et la Camry a été remplacée par une mini van, une Dodge Caravan 1995 à empattement court. Fini les vélos à la pluie !!





La Caravan a été agrandie avec une Grand Caravan 1997, à empattement long.





Pour préparer la traversée du Canada à vélo, la Grand Caravan a été remplacée par une Honda Odyssée, dont la troisième banquette se cache dans le plancher. Très pratique pour les bagages.


En 2002, je prends possession de la première Mini Cooper livrée à Montréal.






Fin 2005, la Mini est peu pratique avec les petits enfants et les vélos, Elle est remplacée par une Mazda 5 2006 et l'Odyssey sera vendue en 2008.  J'ai encore la Mazda 5 et on verra la suite dans quelques années.

24 juil. 2010

Le jalonneur chante l'opéra

Lors d'un de mes emplois d'été, j'ai travaillé en arpentage à Laval. On prenait des relèvements pour préparer de nouvelles rues. En arpentage, on mesure des angles et des élévations sur un point à l'aide d'un jalon, tenu par le jalonneur. Toute la journée, on mesure, on note, on marche.

Mon jalonneur attitré n'était pas le plus brillant. Il était parfait pour le travail: pose je jalon, maintien le à la verticale, attend le signal pour te déplacer au prochain point. Pas de conversation intéressante à tenir.

Mais, il chantait continuellement de l'opéra. Des airs connus et d'autres. Sa mère aimait l'opéra et il avait tout écouté et surtout, tout retenu.

Il faisait un excellent  remplacement pour le baladeur numérique qui n'était pas encore inventé

21 juil. 2010

Pluie et biscuits

départ typique le matin
corde à linge improvisée
1992

Fin août, nous sommes quatre en voyage à vélo en Hollande. Nous n'avons aucune réservation et chaque jour on se rend au VVV, sorte de bureau touristique local, qui nous trouve une chambre, habituellement dans une maison privée. Un jour il a même fallu 3 maisons pour nous loger tellement les chambres étaient petites.

Ce jour là, il a pleut, vente ( normal en Hollande ), et il fait froid. On trouve une chambre, en fait le grenier d'une maison assez bien. La dame qui nous reçoit nous invite à retirer nos souliers de vélo pour ne pas abîmer les planchers.


On monte au grenier et on installe nos sacs trempés. On déballe tout pour faire sécher. On note que nos billets d'avion trempés ne contiennent plus aucune information. Petite panique. Finalement, on se dit qu'on verra à ce léger problème plus tard.

On se douche, on se change.  La dame monte avec un plateau de biscuits chauds et du thé. Un vrai bonheur après une telle journée. C'est ce genre de rencontres qui rend si agréable les voyages à vélo.


Tous les coins sont utilisés dans le grenier
déballage et séchage




Son four étant chaud, elle y a mis nos chaussures à sécher. Un  autre petit bonheur.

Le lendemain, on est reparti sec vers un autre VVV.

P.S. Le billet redevenu sec est redevenu lisible. On a donc pu revenir. Autrement on y serait encore !!!!

15 juil. 2010

Le réveil brutal de Jean Garon

1976.

J'habite en banlieue de Québec, sur la rive-sud, à St-Rédempteur-de-Lévis. Ce village est en pleine croissance et l'école primaire est trop petite. On parle d'envoyer les enfants, par autobus, à Ste-Foy. Ils auront à traverser le pont Pierre-Laporte à chaque jour.

Il y a une élection de prévue le 15 novembre 1976. L'enjeu local est l'agrandissement de l'école. Le député sortant, Chagnon, ne veut pas. Le candidat péquiste, Jean Garon, est pour. Il gagne les élections du 15 novembre. Le PQ prend le pouvoir.

À 7:30, le matin du 16 novembre, je téléphone à Jean Garon, nouveau député. Son nom est dans le bottin, à St-Romuald. Je réveille la maisonnée après qu'ils aient fait la fête une partie de la nuit.

J'explique à M. Garon que je veux qu'il s'occupe dès maintenant du problème de l'école. Il me propose de me rappeler plus tard dans la journée, au bureau. Je me dis qu'il ne le fera pas et j'accepte quand même.

Je travaille au Chantiers Davie, là où la majorité du personnel de direction est anglophone. Je suis responsable de l'informatique et je suis un des plus haut placé francophone.

À 9:30, Mme Boucher, ma secrétaire, vient me voir et dit que j'ai un appel d'un M. Garon. "Le nouveau député" ?  ... "Le péquiste" ?  "Vous le connaissez" ? Mais bien sûr que je lui dis.

Je parle à M. Garon et lui demande de régler immédiatement le dossier de l'école. Il me dit que techniquement il n'est pas encore député. Il faut attendre les recomptages possibles, les éléments légaux, etc.

J'explique alors à M. Garon la stratégie à suivre: Il appelle au ministère de l'Éducation, il se nomme, prend note du nom de son correspondant et lui indique que, si techniquement il n'est pas encore député, il le sera dans quelques jours et qu'il se souviendra de son nom quand il le rappellera officiellement.

Il lui demande d'entreprendre les démarches pour stopper le projet d'autobus et enclencher le projet d'agrandissement.

M. Garon me dit qu'il a compris et qu'il le fera. Il a tenu parole, et quelques jours plus tard, on a installé des locaux temporaires pour agrandir l'école et l'agrandissement fut commencé l'été plus tard.

Je ne l'ai jamais vu, car quelques jours plus tard j'acceptais un nouveau travail  et le 13 décembre je commençais à travailler à Montréal.

1985.

Avec la famille, je suite en visite à Paris. Le 24 juin, on se rend à la maison du Québec, rue de la Pergolèse. On y apprend que René Lévesque vient de démissionner et qu'il ne sera pas de la fête. À sa place, Jean Garon représente le gouvernement.

Je le rencontre, lui présente ma fille et lui relate l'épisode du 16 novembre 1976. Il s'en souvenait très bien et il me dit que ce fur un réveil brutal, une belle entrée en matière pour sa carrière politique.

13 juil. 2010

Mes emplois d'été

Je suis maintenant à l'âge de la retraite. Avant d'occuper un emploi permanent,
j'ai eu plusieurs emplois d'été ou "de temps libre".

Le premier dont je me souvienne n'était pas rémunéré mais je m'en souviens encore. J'avais 3 ou 4 ans. Mon grand-père est maître de poste à Sorel et mon père y travaille aussi. Lorsque ma mère va faire des courses, elle me laisse au bureau de poste et toutes les employées prennent soin de moi. On me donne un marteau-tampon et j'oblitère les timbres. Un premier travail.

À 6 ou 7 ans, les vendredis et samedis je me rends au marché avec ma voiturette et pour quelques sous je rapporte les sacs pour ceux qui le veulent. Plus tard, l'épicerie du coin me demande de faire les livraisons de dépannage. Jamais chez ma tante car elle envoie son chien "Carlo" chercher le sac ou le journal dans sa gueule. Maudit "scab".

Un ou deux étés, j'ai fait les foins pour notre voisin fermier à St-Antoine-sur-Richelieu. Encore là, on n'était pas payé, mais on pouvait conduire le tracteur.

Mon premier travail payant a été à l'été 1959. Je passais l'été à St-Antoine et le propriétaire du chalet travaillait pour le ministère de la voirie. Il engageait des étudiants pour peindre les poteaux blancs le long de la route. Il m'a engagé.

Comme j'étais pistonné, j'ai eu le meilleur travail, nettoyer après ceux qui décapaient et avant ceux qui peinturaient. 75 cents l'heure, travail de 8 heures mais payé pour 12 heures pour tenir compte du déplacement pour se rendre et revenir. Et mon patron m'amenait avec sa voiture de fonction.

Après une semaine, on m'augmente à 80 cents de l'heure et je deviens cantonnier. On pave la route devant mon chalet et je dois signer les bons de livraison des camions qui apportent le matériel. 5 camions à l'heure. Beaucoup de temps pour lire et pour me baigner dans la rivière.

Je me souviens qu'avec l'argent gagné par ce travail, je me suis acheté un appareil-photo 35 mm et un projecteur pour diapositives.

J'ai été l'espace d'une demi-journée, emballeur dans une épicerie. Ça n'était vraiment pas pour moi, même aujourd'hui.

Durant deux ou trois étés, je demeurais à Outremont et je travaillais pour la Ville: coupe de gazon, lavage des voitures de police, pose de tourbe, journalier sur les travaux de voirie.

Un autre été, au coin de Rosemont et Pie-IX, j'ai été moniteur de trampoline. ( oui, moi !!! )

Avec mon frère à Ste-Agathe, j'ai été laitier. La plupart de nos clients étaient les Juifs du Lac à la Truite et on ne passait jamais le samedi.

J'ai appris à manipuler les caisses de lait en les faisant glisser. Ce qui fut très pratique l'année suivante quand je me suis retrouvé livreur de Canada Dry à Montréal.

Avant les "liqueurs", le même été, j'ai été livreur de pain POM. Mais le départ à 04:00 le matin et le retour vers 18:00 le soir m'ont fait changer de carrière après deux semaines.

J'ai été musicien dans un hôtel de St-Donat. Tout un été, 6 soirs par semaine. Je jouais de la contrebasse dans un quatuor. On a eu beaucoup de "fun".

J'ai eu des étés très spécialisés: pose d'équipement de gymnase, idéal pour un étudiant car on finit de bâtir les écoles pendant l'été. Aussi, pose de tableaux, principalement en ardoise, dans les écoles. Encore un vrai travail d'été  très spécialisé.

J'ai travaillé quelques étés dans une fabrique de fenêtres industrielles en aluminium. Les mêmes ont été  installées quelques années avant au Reine-Elizabeth et à l'hôpital Ste-Justine.

J'ai fait de l'arpentage à Laval. J'ai travaillé comme placier au Labyrinthe à Expo67.

En 1969, j'ai été présentateur dans les foires commerciales ou agricoles autour du Québec pour Énergie Atomique du Canada. On présentait Gentilly 1.

En 1970, j'ai eu un travail d'été chez SMA, en informatique, pour confectionner les horaires d'étudiants dans les polyvalentes. Ce travail est ensuite devenu permanent pendant ma dernière année d'université et je l'ai poursuivi quelques années par la suite.

Il y en a sûrement d'autres que j'oublie. J'ai toujours aimé travailler dans différents domaines et l'argent servait à payer le cours classique, et ensuite, le frais afférents de Polytechnique. L'éducation, ce n'était pas plus gratuit dans le temps qu'aujourd'hui.

12 juil. 2010

Nostalgie récente

Aujourd'hui, on ne remontera pas trop loin dans ma mémoire. Juste à la fin de semaine dernière, 10 et 11 juillet 2010. C'était le Cyclo-Défi contre le cancer, Montréal - Québec à vélo. Dimanche, on a formé le "Train Bleu" pour entrer à Québec.



Rien d'autre à dire que merci. Merci aux donateurs. Notre équipe a fini 12 ème avec des dons de 69 333 $. Merci aux 26 membres de l'équipe qui ont roulé près de 280 km, la plupart dans un beau peloton de solidarité, à 30 km/hre.

Merci aussi aux "illégaux" qui ont fait des portions de parcours pour nous encourager. Surtout le dimanche alors qu'il a fait très chaud.  On a roulé dans "le salon" toute la journée, tirés par François, Harold, Gaétan et l'autre François ( lequel est lequel, trouvez qui ).

Bel accueil à l'arrivée de Trois-Rivières et à l'arrivée de Ste-Foy. Beaucoup d'émotions. On a tous pensé à Denise qui a perdu son combat contre le cancer.Et on a pensé à ceux et celles qui seront éventuellement guéris par les recherches qu'on pourra financer.



Il a fait très chaud dimanche, mais en groupe, c'était plus facile à supporter. Et il y avait toujours quelqu'un pour te passer un bidon d'eau fraiche entre les relais.  Belle et bonne fatigue à l'arrivée, mais rien de majeur. Parfait pour revenir en voiture au point de départ.

Montréal - Québec à vélo. On aurait pu le faire en voiture, ce qu'on a fait au retour. Il faut être un peu fou pour le faire à vélo, surtout avec une pareille chaleur. Mais c'est peu de souffrances par rapport à la chimiothérapie de Denise ou de sa radiothérapie.

On l'a fait en groupe pour Denise et pour la recherche. On l'a fait aussi pour nous, pour se dépasser et montrer qu'on est vivant et encore en forme malgré tout.

La vie est belle entouré d'amis qui partagent notre passion. On a bien roulé, bien ri, bien mangé, bien bu ( eau, bière, vin ). La vie est encore belle malgré tout.

Merci encore à vous tous qui m'avez accompagné dans mon projet. Il y en aura un autre, pour une autre cause, l'an prochain.

7 juil. 2010

J'aurais pu me tuer en voiture. Je me suis plutôt cassé la jambe

Février 1972. Un jeudi. Je suis en vacances durant la semaine mais j'ai du revenir à Montréal cette journée pour la préparation d'un congrès pour un organisme où je siège au conseil d'administration. Denise est à notre chalet (roulotte de 18 pi), à Ste-Agathe.

La tempête se lève le jeudi midi. C'est une belle bordée qui tombe. Il y aura plus de 18 pouces ( 45 cm ) en moins de 12 heures. Ça tombe sans arrêt.

Ma soeur me demande un lift pour revenir à Ste-Agathe. Elle est avec une amie du CEGEP. Et mon frère me rejoint et me demande de ramener un copain français en séjour de ski ici. Il doit ramener sa copine venue le visiter pour 2 semaines.

On sera 5 dans ma Fiat 128, avec un peu de bagages. Ce sera tassé mais faisable. On quitte Montréal vers 17:00, cinq dans la voiture. Ma soeur est à l'avant et les trois autres entassés sur le siège arrière.



L'autoroute des Laurentides est impraticable alors on monte par la 117: Laval, Ste-Thérèse, Blainville, St-Jérôme, etc.

Passé St-Sauveur, on monte la première bonne côte, celle qui monte vers le Mont-Gabriel. La Fiat 128 est une traction avant et n'a pas de pneus à neige, mais de bons pneus radiaux.

On est assez chargé que la voiture "colle" à la route. La montée est pénible car il y a beaucoup de neige et la voiture a tendance à flotter sur la neige et on perd un peu de traction en montant, le poids se déplaçant vers l'arrière et la traction diminue.

À cet endroit, la route comporte deux voies de chaque coté, divisés par un terre-plein, qui est à cette période de l'année un banc de neige.

Après le haut de la côte, la route tourne vers la droite et elle descend. On augmente la vitesse. À environ 200 mètres, il y a l'entrée pour le motel Le Totem. Et une voiture est sortie de leur entrée et bloque complètement la route, arrêtée par la neige trop profonde.

Je dois prendre une décision. Si je tente de freiner, je ne sais pas si j'arrêterai à temps. Si je passe à droite, je me retrouve sur le terrain du Totem et il y a d'autres voitures. C'est l'accident assuré. On passera donc par la gauche, en franchissant le banc de neige du terre-plein.

La voiture franchit le banc de neige et on se retrouve dans les deux autres voies, face au trafic, inexistant à ce moment. Mais il y a des lumières au loin. Si je m'arrête, il faudra repartir en remontant. Pas sûr que c'est faisable. Décision éclair. On refranchit le banc de neige pour reprendre notre voie.

Je demande à ma soeur de surveiller la jauge de température. Je crains que le devant de la voiture ne soit "paqueté" de neige et que le moteur surchauffe par manque d'aération.  Quelques kilomètres plus loin, tout va bien et on continue lentement vers Ste-Agathe.

Personne ne dit mot dans la voiture.

On arrive à Ste-Agathe vers 21:00, je dépose les Français et je reviens à la maison. Pour y entrer, je décide de franchir le banc de neige qui bloque l'entrée plutôt que de pelleter et j'y arrive. Bonne nuit tout le monde, on se voit demain.

Le lendemain, beau soleil, beaucoup de neige fraiche, on part en ski au Mont Ste-Agathe.  Skier dans 18 pouces de poudreuse, c'est pas fréquent. Et ce n'est pas facile pour nous, habitués à skier sur des pistes bien roulées.

Le Mont Ste-Agathe est un versant Nord. Après 14:30, il n'y a plus de soleil et les pistes deviennent sombres. Vers 15:00, ma dernière descente planifiée, sans soleil, je ne vois pas un trou et CRAC, je tombe et me casse la jambe gauche.

Comme il y a beaucoup de neige, les civières montées sur ski ne sont pas les plus appropriées pour me ramener au bas de la piste. On doit se mettre à 6 pour faire glisser la civière jusqu'en bas.

Et, à cause de la tempête, il n'y a pas d'ambulance de disponible pour le petit cas de jambe cassée. Mon frère à une "station wagon" équipé de chaines et il m'amène à l'hôpital. L'infirmière qui me reçoit me dit: "Je crois que tu ne pourras pas me donner mon cours demain". Elle faisait partie de mon groupe du samedi, car j'étais moniteur de ski les fins de semaine

L'infirmière-chef de l'urgence est une amie et le médecin est mon copain de ski. Ils me font un beau grand plâtre et je retourne à la maison.

Mes amis français viennent me visiter et on me dit: "Dire que ça aurait pu tous nous arriver hier". Ils avaient eu la "chienne" mais n'avaient pas osé le dire.

À partir de ce moment, j'ai considéré que ma Fiat 128 valait bien un Ski-Doo. Si elle n'avait pas rouillé prématurément, je l'aurais gardé plus longtemps.

6 juil. 2010

6 juillet 1970, 108 degrés Fahrenheit , 42 C

Au milieu de la nuit, les contractions sont de plus en plus fréquentes. Denise est sur le point d’accoucher. On habite à quelques rues de l’hôpital et on s’y rend rapidement. À cette époque, il n’y a pas d’assurance-maladie. Je suis étudiant et Denise ne travaille plus. Elle travaillait comme infirmière en psychiatrie à l’hôpital où nous nous rendons.

Notre médecin, Dr Trudeau est un collègue de travail de Denise et il nous a fait un « prix » pour l’accouchement parce que je suis étudiant et que nous sommes deux skieurs, sa passion. D’ailleurs, durant la grossesse de Denise, elle enseignait le ski, avec sa grosse bedaine. Le Dr
Trudeau disait : « ma fille, enfanter n’est pas une maladie. Dans le temps, les femmes partaient aux champs le matin et revenaient avec un enfant de plus en fin de journée. »

On est donc à l’hôpital et après avoir travaillé quelques heures, le bébé n’arrive toujours pas et le médecin propose un césarienne. Denise veut accoucher « naturellement ». Alors, le médecin lui dit que s’il ne fait pas la césarienne maintenant, il ne sera plus disponible pour le reste de la journée. Denise prend la décision d’essayer quand même.

Cette journée là, il a fait 108 F, i.e 42C. Ce n’est pas fréquent. Et les hôpitaux ne sont pas climatisés. Et toute la journée, les contractions, le bébé qui ne vient pas et le médecin qui n’est pas disponible.

À 7 heures ( 19 :00 ), le médecin se pointe et Denise accepte la césarienne. 20 minutes plus tard, une belle fille est née et ce fut un réel bonheur.

Et note vie prenait un tournant, pas « platte » du tout.

Bonne fête ma grande !!!

4 juil. 2010

Quand la vie s'arrête

Nicole est décédée le 23 juin dernier, dans le crash d'un avion à Québec. Elle laisse un mari et trois enfants. Je l'avais rencontré une seule fois, mais je connais son frère et la soeur de son mari. Le monde est petit.

Et sa mort dans un crash d'avion m'a ramené le souvenir de la fois où je l'ai moi-même frôlé dans des circonstances similaires.

Avant de raconter, j'offre toutes mes sympathies à l'entourage de Nicole qui eux continuent à vivre, sans sa présence. Elle n'est pas hors de votre pensée, seulement hors de votre vue. Elle n'est pas loin, juste de l'autre coté du chemin ( Inspiré de Charles Péguy ).

Le jeudi 29 mars 1979, j'habite Brossard mais j'ai un contrat à Québec. Tous les jeudis, je joue dans un ensemble de la flûte à bec ( ténor ) à 20:00. Normalement, je reviens en train et j'arrive à la gare de St-Lambert vers 19:40, juste à temps pour me rendre à la réunion.

Mais ce jour là, le sous-ministre décide de tenir une réunion spéciale sur un nouveau projet de loi. Et je risque de manquer mon train, donc ma session de musique. Avec le travail que je fais, cette soupape m'est nécessaire pour décrocher.

Je dis au sous-ministre que s'il me garde trop tard, je retourne en avion, à ses frais, pour arriver à temps à mon rendez-vous. Sa secrétaire vérifie, il reste de la place et si je pars trop tard, elle va compléter la réservation.

Finalement, tout se déroule promptement et on me conduit au départ du train à Ste-Foy, quelques minutes avant le départ du train.

En descendant du train, dans la voiture, j'entends parler du crash du F27 de Quebecair. Il y a des survivants.

Et je réalise que c'était l'avion que j'aurais pu prendre. Je suis arrivé à temps à notre rencontre musicale. Mais j'étais trop nerveux pour jouer une seule note. J'étais dans un état second. J'aurais pu y être. Aurais-je été un des survivants?

Depuis, j'ai repris l'avion à maintes reprises. Je me dis que ce sont les avions que je ne prends pas qui ont des problèmes. Jamais les miens !!!

Encore une fois, bon voyage Nicole. Peut-être que dans votre monde parallèle, Denise et toi allez vous revoir.

3 juil. 2010

Je n'ai pas vu Expo 67, j'y ai travaillé.

Comme je l'ai dit dans un autre billet, lors de l'Expo 67 j'ai travaillé au Labyrinthe. J'y ai travaillé dans le sens d'accomplir ce qui nous était demandé. Mais on s'y est beaucoup amusé.

D'abord, avec l'administration totalement désorganisée. Quand on travaillait dehors, nous étions des animateurs de foule. On organisait les gens dans la file, leur répétant sans cesse que si quelqu'un s'y introduisait, ça pouvait vouloir dire 20 minutes d'attente supplémentaire ou, dans le pire des cas, l'impossibilité d'entrer voir le spectacle avant la fermeture. Disons que le monde devenait vigilant.


À l'occasion, on a même fait marcher la file autour du pavillon pour les faire bouger un peu, l'attente étant d plus de 6 heures.  On les a fait chanter ( Alouette, à la fois en français et en anglais ).  On peut faire beaucoup de choses avec une foule captive.

À l'extérieur, on gérait l'arrivée des VIP par la porte principale. Les Russes arrivant dans leurs grosses voitures noires. Ils étaient parfois 10 ou douze entassés dans la voiture. Et les "journalistes" essayant de faire entrer leur famille élargie ( 10 cousins, amis, etc. ). Là on s'amusait à les empêcher d'entrer.

Quand on travaillait à l'intérieur, rarement dans mon cas, les spectacles suivaient un protocole strict, qui recommençait à toutes les 20 minutes. Première représentation à 10:00 le matin et dernière à 22:00 le soir.

On accompagnait un groupe du début à la fin, à travers différentes salles. Ensuite, après une pause, parfois le lunch, on reprenait.  Comme on ne pouvait quitter en milieu de représentation, une journée de travail pouvait n'être que 3 représentation, une autre 5. On a alors négocié.

Nous avons demandé, que peu importe le nombre de représentation, on devait être payé pour 8 heures. On a gagné. Il devenait alors possible de travailler du matin 10:00 ( en fait, le travail commençait à 09:00 ) et travailler deux quarts de travail, terminer à 22:30 et être payé pour 16 heures.

Sans compter la prime 1.5 ou 2 fois pour les congés. Ce fut un été payant.

J'étais un des seuls étudiants mariés dans le groupe. Et tout le monde aimait Denise. Certains qui venaient de l'extérieur de Montréal vivaient en chambre pour l'été. Ils ont convaincus Denise de faire plus de lunch pour eux. Le matin j'arrivais avec 3 ou 4 sacs de lunch pour les amis.

Denise travaillait comme infirmière et elle avait congé certains jours où je n'en avais pas.  Alors elle venait à l'Expo et elle a tout visité sans attendre. Elle coupait les files, allait comme VIP et si on insistait, elle donnait une passe permettant d'entrer au Labyrinthe sans attendre. C'était de l'or car au Labyrinthe, il fallait attendre de 4 à 10 heures pour entrer. Elle a pu tout voir, sans jamais attendre.

Quant à moi, je n'ai vu que les principales attractions, pavillon russe, Lanterna Magika, le pavillon Bell avec cinéma circulaire, le mini-rail, etc.

Et quelques fois, nous avons participé à quelques "partys" à Habitat 67. Les copains qui y travaillaient organisaient occasionnellement des rencontres non-officielles dans une unité libre. Beaux "partys" bien arrosés. Et, le père d'une amie avait loué une unité pour ses clients. Quand c'était libre, on y allait. Il n'y avait pas de Twitter dans le temps. Mais le bouche à oreille fonctionnait très bien.

30 juin 2010

Le meilleur Tiramisu au monde

Je ne suis pas un grand gastronome, gros peut-être, mais pas grand. Je mange aussi des desserts, mais je ne considère pas que j'ai une dent sucrée. Mais mon dessert favori est le Tiramisu.






Pour ceux qui ne connaissent pas, voici ce qu'en dit Wikipédia: "Le tiramisu (tiramisu en italien, de tirami sù, " tire-moi en haut ", ou plus poétiquement " emmène-moi au ciel ") est un dessert d'origine italienne." C'est effectivement divin, quand c'est bien fait.  Le tiramisu comprend entre autres  œufs, sucre,  mascarpone, Marsala, doigts de dame, café et cacao. Tous de bons ingrédients.

Dans plusieurs restaurants italiens on vous présente toutes sortes de desserts, gâteaux ou même crème glacée que l'on nomme Tiramisu. C'est un affront et si on le fait, le reste de la cuisine doit être aussi mal réussi. Je n'y retournerai pas.

Mon fils est allé vivre une année en Toscane et lors d'une visite, les parents d'une de ses amies nous ont invités à la maison pour un repas à l'italienne. Sept services, rien de moins. Et pour couronner le tout, un Tiramisu. Comme on dit ici, ÉCOEURANT!.

Je croyais avoir trouvé "LE" Tiramisu.

Lors d'un voyage d'affaires à New York, je me rends dans le quartier italien, chez Benito 2, un resto ayant semble-t-il appartenu à l'ex d'un membre de la mafia. La bouffe est excellente et pour dessert, il y a du Tiramisu. Il est dans une casserole, bien en vue dans le frigo disposé dans la petite salle. En y goûtant, je me rappelle celui d'Italie et je ne peux décider lequel est le meilleur. Il y en a donc au moins deux.

Quelques années plus tard, avec des amis on se fait un souper où chacun apporte un plat. Mon amie chimiste se crée un défi et décide de faire le dessert, partie de la cuisine qui s'approche de la chimie.  Et elle décide de faire un Tiramisu, selon une recette très précise.

Elle nous a tous étonné par la qualité de sa réalisation et j'ai du placer sa création dans mon top trois, incapable de départager parmi les "gagnants".

Pour départager, il faudrait faire une tournée et goûter les 3 à la suite. Mais je préfère me souvenir de chacun de ces bons moments et de les mettre à égalité plutôt que d'en laisser tomber deux.

Le meilleur semble être celui qui est bon et qui est pris avec des amis.

Cependant, je suis ouvert à "tester" vos créations et à l'ajouter à mon top 3. À vos fourneaux!

28 juin 2010

Mon travail à l'Expo 67

En 1967, je suis étudiant à Polytechnique et le travail d'été se passe à l'Expo 67. Mon épouse travaille avec une fille dont le mari est bien placé à l'Expo. Il réussit à me placer sur une liste pour aller à des entrevues.

Les systèmes sont mal foutus et je n'étais jamais officiellement retenu, ni officiellement rejeté.  Mon contact me disait toujours où avait lieu la suite et je m'y présentais. Il y avait tellement d'erreurs, que c'était normal de ne pas être sur la liste.

Je devais travailler à "l'Homme et la Cité", ce qui englobait Habitat 67. J'étais tout fier de pouvoir tout apprendre sur les villes du futur et sur ce type d'architecture.

Hélas, un mois avant l'événement, on m'avise qu'il y a trop de monde et que je ne serai pas retenu. Mais, le pavillon voisin, le Labyrinthe, géré par l'ONF, manque de personnel et on m'y envoie.

Si on pense qu'Expo 67 était mal géré, l'ONF n'avait rien à leur envier dans le domaine de la mauvaise gestion. Mais j'ai eu un emploi, et ce fut payant.

Le Labyrinthe était situé sur la Cité du Havre, tout à côté d'Habitat 67. Il y avait 4 étages et 3 salles par étage que les visiteurs devaient visiter une à la suite de l'autre, un vrai labyrinthe reprenant le thème du Minotaure, ou l'Homme à la recherche de l'Homme et du dépassement de soi. Ce pavillon a été conçu par des cinéastes de renom, dont Colin Low, qui devint un des créateurs d'IMAX, suite aux travaux faits pour le Labyrinthe.

 Dès les premiers jours de l'Expo, j'ai senti que l'été serait long à entendre  la même chose, 6 à 8 fois par jour, à l'intérieur d'un bloc de béton.

Comme on était un peu hors circuit, il n'y avait pas beaucoup de visiteurs. Ailleurs, il y avait foule et un journaliste de La Gazette avait noté qu'une file s'était formée derrière un homme qui attendait quelqu'un à coté d'une porte inutilisée. On a alors eu l'idée de créer une file.
Normalement, on entrait sans attendre. On a obligé les gens à attendre quelques minutes. En moins de deux heures, on avait une file bien vivante.

 Les premiers jours de l'Expo, fin avril 67, il faisait chaud. Mais quelques  jours plus tard ce fut assez froid. Peu de personnes voulaient aller dehors.  Nous n'étions que quelques uns à le faire et parce qu'on avait travaillé dehors  au froid, tout l'été on a eu le privilège de pouvoir travailler à l'extérieur  en priorité. Beaucoup mieux que de réentendre les films encore et encore. Il y  eut du soleil, de la pluie, des orages, des confrontations avec les  spectateurs, bref, un bel été.

Plus tard dans la saison, nous avons eu les files les plus longues de tout l'Expo. Le matin en quelques minutes, la file se constituait et on comptait les gens. On les avisait qu'il était possible qu'ils ne puissent entrer pour le dernier spectacle de 22:00. Et cela arrivait fréquemment. 

Pour fermer les portes, on portait un casque protecteur, et par en arrière de la file, avec un mégaphone, on demandait l'attention des gens. Ils se retournaient et lentement, en français et en anglais, on annonçait que le prochain spectacle aurait lieu à 10 heures, le lendemain matin.

Pendant ce temps, les portes d'acier étaient fermées et verrouillés et on partait en  courant, recevant toutes sortes d'objets lancés par les gens déçus. On les avait pourtant avertis. Pour arriver les premiers, il fallait habiter sur le site soit en  logeant à Habitat 67 qui avait quelques unités en location, ou encore avoir un emplacement à la marina. Les autres ne pouvaient entrer sur le site avant l'ouverture à 09:30

Le système de gestion était inexistant ou à tout le moins inadéquat.  On a fait  beaucoup d'argent. Au début de l'été, pour être juste avec tous, on a distribué  les congés de fin de semaine équitablement entre tous. Tout le monde avait le  même nombre de congés pour la saison.

Si on n'entrait pas travailler, on n'était pas payé. Si on travaillait lors de notre premier jour de congé prévu pour la semaine, c'était temps et demi et temps double pour la deuxième journée.

Rapidement, on s'est échangé nos jours de travail. Tu as congé vendredi et samedi et moi j'ai congé dimanche et lundi. Alors, je n'entre pas vendredi et samedi et tu me remplaces. Tu fais de même dimanche et lundi et je te remplace. Au total, je travaille 5 jours et je suis payé pour 6 et demi et toi de même.

Quand ils s'en sont rendu compte, septembre arrivait et je suis reparti à Polytechnique. Avec un beau motton.

Je n'ai presque rien vu d'Expo 67. On en reparlera dans un autre texte.