29 juil. 2010

Reçu d'Halifax

1972

Je travaille comme directeur d'un groupe de développement informatique pour une société de Montréal. Nous étions spécialistes dans les systèmes de gestion pour les écoles et collèges.

Alors que tous les grands systèmes étaient habituellement traités sur des ordinateurs IBM, notre société utilisait un ordinateur scientifique de marque CDC. L'université d'Halifax utilisait le même genre d'ordinateur.  Peu de système de gestion étaient disponibles sur cette plateforme et nous avons eu un contrat pour développer le système administratif de l'université Dalhousie à Halifax.

Le projet de développement et d'implantation a duré près de 18 mois et il s'est terminé en septembre 1972, pendant la série du siècle au hockey, Canada-Russie, que nous avons vue de notre appartement à Halifax.

Durant le développement, je me rendais à Halifax de 3 à 4 fois par mois, juste pour la journée. Le premier avion partait à 07:00 le matin, arrivée à 10:00 à Halifax, 30 minutes de voiture vers le centre-ville, rencontres au bureau, à l'université, retour au bureau et enfin retour à l'aéroport, vol vers 19:30, retour à la maison à 11:00. Longue journée.

Notre société ne roulait pas sur l'or et le comptable a serré la vis sur les comptes de dépenses. Il fallait des reçus, acceptables selon les normes, pour toutes les dépenses. Aucun problème, sauf...

À Halifax, il n'y a pas de parking hors rue. Et sur la rue, il y a des parcomètres partout. À la fin de la journée, avec la voiture de location, on a mis près de 2 $  de monnaie dans les parcomètres (on est en 1972).

Je remets une note de frais et on n'accepte pas le 1,75 $ pour le parking sur rue. La guérilla commence.

Lors de ma prochaine visite, je ne mets pas d'argent dans les parcomètres et en remettant la voiture, je demande ce qui arrivera des contraventions. On me les fera parvenir par la poste quand ils les recevront. Parfait!

Quelques semaines plus tard, je suis convoqué au bureau du comptable. Il vient de recevoir des contraventions pour une centaine de dollars ( environ 15 $ par infraction ( on est en 1972 !! )). Il n'est pas content. Jamais content.

Je lui dis de m'accompagner chez le président de la société. C'est un homme sensé que je respecte et qui me respecte.

J'explique que son comptable veut des reçus et que sans reçu, il ne paie pas. Mais il n'aime pas les reçus de parking que je lui ai fourni. Il faudrait qu'il se branche.

Une engueulade s'en est suivi et je ne fus pas celui qui s'est fait sermonner.

Par la suite, on m'a remboursé les frais de parcomètres, sans reçu.

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