9 juin 2010

Avoir l’air con à Connaux

En 1997, nous avons fait un voyage à vélo en Provence avec les voyages du Tour de l'Île.

Tous les jours, après un copieux petit déjeuner, on se lance sur les routes et, avec des cartes, on se perd vers notre destination de fin de journée, là où se retrouveront nos bagages.

Le midi, on trouve un endroit pour casser la croute, soit un bistro, un marché ou une boulangerie où on achète ce qu'il faut pour se faire un casse-croute.

Ce jour là, à Connaux, petit village s'il en est un, il y a une superbe fontaine au centre du village et une boulangerie-patisserie. Point. Comme le prochain village connu est à une vingtaine de kilomètre, on entre dans la boulangerie pour acheter quelque chose.



Une vieille dame est au service. Il y a déjà quelques autres cyclistes et nous sommes dans un autre pays. Le serbo-croate aurait été aussi utile. La dame a un "accengue différengue" et elle ne comprend rien de ce qu'on lui demande, pas plus qu'on ne comprend ses réponses. Il y a de plus en plus d'animation au comptoir et le nombre de cyclistes augmente.

Une autre dame s'amène, avec un aussi fort accent, mais elle semble mieux comprendre et elle sert tout le monde avec un sourire et une amabilité à nous rendre heureux.

Pendant que j'attendais mon tour, je regarde sur le mur derrière moi et il y a une copie de journal affiché. On y lit" Ils rapportent de nouvelles saveurs du Québec". L'article nous rapporte que ce couple est allé passer cinq ans à Québec avnt de revenir au village.

Je regarde la dame, lui montre l'article et avec son bel accent québécois, teinté de provençal, elle me dit que son mari a été chef à la Garnison de Québec et qu'elle a ét serveuse à la Table de Serge Bruyère, à Québec. Pendant cinq ans.

Elle était très heureuse de revoir des Québecois. Son mari est venu nous saluer. S'il avait connu notre présence dans les environs avant, il serait venu rouler avec nous.


Leur fille, après toutes ses années à Québec, comprenait mal l'accent de sa mamie et des autres enfants à son retour. Il lui a fallu s'acclimater. Elle est maintenant guérie.

Ce fut une belle rencontre qui nous a fait chaud au coeur et qui, je crois, leur a fait un énorme plaisir à eux aussi.

Comme quoi, le monde est petit, et je ne parle pas de mon physique.

1 commentaire:

  1. Vaux mieux avoir l'air con à Connaux qu'avoir l'air con à tous les jours :-)

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